Levée de l’immunité de Kyungu : le G7 se dit prêt à tirer toutes les conséquences

Mercredi 28 Décembre 2016 - 18:02

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Ce regroupement politique membre du Rassemblement regrette que du côté de la majorité présidentielle, «la machine continue à réprimer les membres de l’opposition et en particulier ceux du G7».

L’affaire continue à susciter des remous dans la classe politique. Gabriel Kyungu wa Kuwanza, député provincial de son état, vient de voir son immunité parlementaire être levée. C’est depuis le 27 décembre lors d’une plénière à l’Assemblée provinciale du Haut-Katanga que le sort de ce cadre du G7 - plate-forme politique de l’opposition dont les ténors sont issus de la majorité présidentielle - a été scellé. Sur les trente membres composant cette assemblée dont vingt-deux étaient  présents, douze ont voté pour la levée de l'immunité et dix contre. Avec ce vote, le président de l’Unafec devient désormais attaquable sur le plan juridique et tenu de répondre au dossier qui lui colle à la peau depuis plusieurs mois déjà, celui d’outrage au chef de l’État.     

Ce vote à l’Assemblée fait suite à une requête du procureur général de la République introduite en juin dernier dans laquelle il sollicitait la levée de l’immunité de Gabriel Kyungu qui aurait offensé le chef de l’État en tenant, lors d’une rencontre publique, des propos outrageants à son encontre, lesquels propos seraient contenus dans un enregistrement. Dans les milieux du G7 (regroupement politique affilié au Rassemblement), l’on regrette ce fâcheux dénouement  qui tombe à un moment où les acteurs politiques devraient se garder de poser des actes susceptibles d’envenimer inutilement la situation au nom de la décrispation. Cette plate-forme condamne avec la dernière énergie la levée de l’immunité de son membre « au moment où le Rassemblement est en négociations directes avec la majorité présidentielle sous la médiation de la Cénco pour régler, entre autres, les questions liées à la décrispation politique ». Pour Pierre Lumbi, un des cadres du G7, sa structure se réserve le droit de tirer toutes les conséquences de cette décision, si le pouvoir persiste « à s’engluer dans sa funeste logique ». Et d’ajouter : «Nous sommes en pleines négociations. De part et d’autre, on doit faire des signaux de bonne volonté, de bonne foi pour décrisper la situation. C’est ce que nous le G7 et le Rassemblement avons fait ».

Du côté de la défense de Gabriel Kyungu, on est convaincu qu’il s’agit d’un montage grossier pour se débarrasser d’un opposant politique. Ce, d’autant plus que le fameux enregistrement dont il est question n’a jamais été rendu public et dont l’incriminé a toujours contesté l’existence. Me Sonvil Mukendi, un de ses avocats cité par l’AFP, est formel : «  Nous fustigeons la manière de procéder dans cette levée d'immunité de Gabriel Kyungu, parce qu'il n'a jamais été entendu. On lui reproche d'avoir outragé le chef de l'État mais ce prétendu enregistrement sonore n'a jamais été présenté à l'assemblée provinciale (…) Kyungu n'a jamais reconnu avoir fait de telles déclarations, ce qui met en doute l'authenticité de cet enregistrement et devant le tribunal nous exigerons aussi la vidéo parce qu'avec les avancées technologiques, tout le monde peut imiter la voix de tout le monde ».

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Gabriel Kyungu

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