Libération des prisonniers politiques et d’opinion : la Fondation Bill Clinton pour la paix dénonce !

Samedi 20 Juillet 2019 - 15:30

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Pour cette ONG de défense des droits de l’homme, il y a « saupoudrage » dans ce dossier : les détenus libérés à la fin de la semaine ne feraient pas partie du nombre promis par le chef de l’Etat. Ils sont ceux qui ont été détenus illégalement pour des dossiers mineurs.

Pour la Fondation Bill Clinton pour la paix (FBCP), sur les sept cents prisonniers politiques et assimilés dont la libération a été promise par le chef de l’Etat, seulement moins de cent ont été libérés, et le reste sont toujours détenus. Dans son communiqué signé le 18 juillet, cette ONG note que ces prisonniers qui ont été libérés, le 17 et le 18 juillet, sont ceux qui ont été détenus illégalement pour le cas de dossiers de vol simple, abus de confiance, dette, etc. « Les sept cents prisonniers annoncés par le chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi, ne sont pas tous sortis de la prison. C’est seulement pour la consommation extérieure », a indiqué le directeur de la FBCP, Emmanuel Cole, dans ce communiqué.

La FBCP conclut donc que les cent quatre-vingt-deux prisonniers dont certains ont été libérés n’auraient rien avoir avec les sept cents prisonniers politiques et assimilés promis par le chef de l’Etat et dont la libération est attendue jusqu’à ce jour. Cette ONG a également noté qu’il y avait même certaines listes dont le ministre de la Justice sortant avait refusé de signer l’arrêté avant son départ et qu’il y en a d’autres en confection en vue d’arriver au nombre promis par le chef de l’Etat.

Des prisons congolaises, des mouroirs !

La FBCP déplore les mauvaises conditions de détention dans les prisons et autres centres pénitentiaires du pays. L’ONG note, en effet, que même si on a réhabilité la prison centrale de Makala particulièrement le pavillon 11, les conditions d’incarcération y sont toujours déplorables. « Le surpeuplement est la cause des médiocres conditions sanitaires et de la nutrition. Le pavillon 6, par exemple, est en très mauvais état pour accueillir beaucoup de prisonniers, comme il en est le cas », a indiqué la FBCP,  notant que la prison centrale de Makala compte, à ce jour, 8 087 détenus parmi lesquels 7 947 civils et 140 militaires dont 953 seulement sont condamnés.

Une réforme obligatoire de la justice

La FBCP encourage le chef de l’Etat à installer un Etat de droit et de réformer la justice en RDC. Pour cette ONG, cette réforme est nécessaire pour améliorer la prestation de la justice dans le pays. « A titre d’exemple, le comportement inadmissible qu’affichent les juges de la cour constitutionnelle concernant le traitement des dossiers litigieux de députation montre que tout est à refaire », a indiqué cette ONG.

Cette ASBL regrette, par ailleurs, que les magistrats et autres auxiliaires de la justice se comportent comme dans la jungle. « Et nous déplorons le non-respect de la procédure judiciaire par les magistrats. Parquets, cours et tribunaux sont mis en accusation pour avoir utilisé la prison comme un dépôt pour faire le commerce. Les parquets de grande instance de Matete, de la Gombe, de N’djili, de Kalamu, les parquets de Lemba, de Ngaliema, etc. sont pointés du doigt et accusés de remplir les prisons même pour des cas banals », a indiqué Emmanuel Cole dans ce communiqué, notant que cette ONG attend des autorités judiciaires d’exécuter l’ordonnance du chef de l’Etat pour la libération de sept cents prisonniers et assimilés et autres cas sans aucun retard.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Emmanuel Adu Cole, directeur de la FBCP/Adiac

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