Libye : le chef du gouvernement en tournée européenne

Mardi 7 Mai 2019 - 12:42

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Fayez al-Sarraj a débuté sa visite le 7 mai à Rome, en Italie, et doit se rendre dans les principales capitales européennes pour y « réunir des soutiens contre l’agression » du maréchal Khalifa Haftar, a-t-on appris.

Au cours de sa tournée, le Premier ministre du gouvernement d'union nationale (GNA), gouvernement reconnu par la communauté internationale, a rencontré le même jour le chef du gouvernement italien, Giuseppe Conte, avant de s’entretenir dans la soirée, à Berlin, avec la chancelière allemande, Angela Merkel. Il sera reçu le 8 mai à Paris par le président français, Emmanuel Macron, selon un communiqué du ministère libyen des Affaires étrangères. Le texte précise qu’une visite en Grande-Bretagne est également envisagée.

Des observateurs estiment que la visite à Paris revêt une importance particulière pour le GNA qui, à plusieurs reprises, a accusé la France de soutenir le maréchal Haftar. Ce que les autorités françaises ont toujours démenti, affirmant leur opposition à une opération militaire et leur attachement à « un processus politique sous l’égide de l’ONU ».

La visite du Premier ministre libyen en Europe intervient alors que l’Union africaine (UA) et l’ONU ont lancé, le 6 mai, un nouvel appel à un cessez-le-feu dans le pays. Le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki, et le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, ont notamment insisté sur nécessité de baisser les canons au moment où le maréchal Khalifa Haftar veut poursuivre sa conquête de Tripoli, la capitale.

« Il faut absolument que les parties libyennes acceptent la cessation des hostilités, de se retrouver autour d’une table pour un règlement pacifique, politique, de cette crise », a déclaré Moussa Faki, lors d’un point de presse à l’ONU, à New York, avec Antonio Guterres. « La priorité aujourd’hui est de faire en sorte que (la guerre) cesse (…). Il n’y a pas de solution militaire dans un conflit de cette nature », a-t-il insisté.

Le chef de l’ONU est revenu sur l’urgence de faire la paix, soulignant que « le message pour tous les Libyens » est la nécessité « d’un cessez-le-feu » et une « cessation des hostilités » avec un retour à un processus de règlement politique. L’appel à un cessez-le-feu inclut un « arrêt de l’offensive » militaire menée par le maréchal Haftar, a précisé Antonio Guterres.

En proie à l’instabilité depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye a de nouveau basculé dans une spirale de violences avec le lancement, le 4 avril dernier, par le maréchal Khalifa Haftar, d’une offensive militaire sur Tripoli, siège du  GNA dirigé par Fayez al-Sarraj.

Après plusieurs semaines de combats, les forces fidèles à l’homme fort de l’est libyen, qui avaient pourtant fait une progression rapide, piétinent depuis un mois aux portes de Tripoli, barrées par les forces du GNA. Des affrontements qui se déroulent quotidiennement dans la banlieue sud de la capitale et au sud de la ville ont déjà fait au moins quatre cent trente-deuxmorts, deux mille soixante-neuf blessés et plus de cinquante-cinq mille déplacés, selon l’ONU.

 

Nestor N'Gampoula

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