Libye : le gouvernement dénonce la formation d’une coalition armée parallèle à Tripoli

Lundi 13 Février 2017 - 12:37

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Dans un communiqué rendu public dimanche, le Gouvernement libyen d’union (GNA) a dénoncé l’annonce cette semaine à Tripoli de la formation d’une coalition de groupes armés baptisée « Garde nationale », y voyant une tentative « de former un corps parallèle à la garde présidentielle.

Le gouvernement d’union nationale a réagi de la sorte puisque jeudi dernier, des groupes armés venus essentiellement de la ville de Misrata (ouest) avaient annoncé la création d’une « Garde nationale libyenne » qui aurait pour mission selon eux, de combattre le groupe Etat islamique. La même coalition avait fait savoir qu’elle entendait aussi sécuriser les institutions de l’Etat, les missions diplomatiques, et les ressortissants étrangers.

Ce que redoutent les autorités libyennes c’est le fait que ces groupes armés n’avaient pas précisé si cette Garde nationale créée allait appuyer ou pas le GNA, seul exécutif reconnu et soutenu par l’ONU et les pays occidentaux.

Plusieurs des milices qui composent cette coalition seraient loyales à Khalifa Ghweil, un ancien dirigeant qui avait autoproclamé en 2014 à Tripoli un gouvernement de salut national et n’avait ensuite pas voulu reconnaître le GNA quand ce dernier s’était installé dans la capitale en 2016, selon des sources locales.

Les États-Unis avaient exprimé leur inquiétude après l’entrée de ces groupes à Tripoli, y voyant un « risque de déstabiliser davantage la sécurité déjà fragile » dans la capitale, selon un communiqué du département d’Etat. « Nous soulignons que ce groupe et ceux qui l’appuient sont considérés comme hors-la-loi et n’ont aucun statut. Et ils vont être traités de la sorte par les organes sécuritaires et judiciaires », a prévenu le GNA dans son communiqué.

Les dirigeants libyens reconnus par la communauté internationale voient aussi dans la formation de cette coalition de groupes armés une tentative non seulement de créer « un organe de sécurité parallèle », mais aussi « de faire entrer la capitale dans un conflit armé sanguinaire ».

Selon certains observateurs, si elle est confirmée, la formation d’une telle coalition de groupes armés hostiles au GNA pourrait affaiblir encore plus cet exécutif qui n’arrive toujours pas à asseoir son autorité dans l’ensemble du pays ni même dans la capitale. Il fait face notamment à l’hostilité d’une autorité rivale basée dans l’est du pays et qui refuse de le reconnaître.

Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye et en particulier la capitale Tripoli sont sous la coupe de dizaines de milices dont les allégeances et les zones de contrôle sont mouvantes. 

 

Nestor N'Gampoula

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