Libye : l’Union européenne veut mettre un terme au flux migratoire

Samedi 4 Février 2017 - 12:08

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A l’occasion d’un sommet de l’Union Européenne à Malte le 3 février, les Etats membres se sont accordés pour mettre un terme au flux migratoire passant par l’Italie.

Les chefs d’État de l’Union européenne veulent profiter de l’hiver pour fermer la route migratoire de la Méditerranée centrale, avant que les flux ne reprennent au printemps, quand la mer sera plus clémente.

A l’issue des travaux, les dirigeants de l’Union européenne se sont fixés dix priorités, principalement à l’encontre de la Libye, d’où partent 90% des migrants qui tentent de rejoindre l’Italie. Il s’agit de : briser le modèle économique des passeurs; sécuriser les frontières de ce pays ou encore assurer des conditions décentes aux migrants bloqués dans la région.

Autres résolutions : renforcer le rôle des garde-côtes libyens; aider les voisins de la Libye à fermer ses accès aux pays voisins; assurer des conditions décentes aux migrants bloqués dans la région et inciter les migrants économiques à retourner d’où ils viennent. « Nous intensifierons l'action que nous menons avec la Libye, qui est le principal pays de départ, ainsi qu'avec ses voisins d'Afrique du Nord et d'Afrique subsaharienne », est-il écrit dans la déclaration de Malte.

L’Union européenne compte aussi s’appuyer sur les garde-côtes libyens pour empêcher les traversées. Des formations ont déjà commencé à leur être dispensées sur « les droits de l’homme, les droits maritimes, le traitement égalitaire des hommes et des femmes, ainsi que les techniques d’opération de recherche et de sauvetage en mer », a annoncé la Commission de l’UE.

De leur côté, les organisations internationales, (ONU et HCR), suivies par les ONG sont réservées sur le maintien des camps de transit des réfugiés en Libye.

« Conserver des camps en Libye, c'est maintenir les migrants dans des conditions inhumaines et les mettre encore plus en danger », a déploré Carlotta Sami, porte-parole du HCR.

« Au lieu de proposer une vraie politique d’accueil des personnes qui arrivent sur le sol européen par des voies légales et sécurisées, on renvoie vers leurs persécuteurs des personnes qui ont déjà été extrêmement éprouvées », s'est insurgé Françoise Sivignon, présidente de Médecins du monde.

« Les témoignages de tortures, de violences à l’égard des personnes notamment dans les centres de rétention sont dramatiques. On renvoie donc ces personnes vers leurs oppresseurs au mépris des droits les plus élémentaires. Tout le monde sait que la situation en Libye est terrible, que c’est un pays d’une grande instabilité », a-t-elle ajouté.

Signalons que plus de 1300 migrants ont été secourus vendredi au large de la Libye. L’an dernier, 180 000, essentiellement d’Afrique subsaharienne sont arrivés en Italie en passant par la Libye. Les pays de l’UE sont tous d’accord pour leur fermer la porte.

Yvette Reine Nzaba

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