Libye : Paris invite la communauté internationale à sanctionner les auteurs des violences

Mardi 25 Septembre 2018 - 14:03

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La France a appelé, le 24 septembre, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, à une pression maximale avec sanctions contre tous ceux qui sèment la terreur dans le pays et tentent de perturber le processus politique, notamment les milices. 

Le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, a déclaré:« Il faut nous montrer plus durs à l'égard de ceux qui souhaitent imposer le statu quo à leur seul bénéfice », avant d’ajouter que ces comportements empêchent la Libye d'avancer vers des élections et occasionnent la perte des vies humaines. Récemment, par exemple, de violents affrontements entre milices se sont déroulés à la fin du mois d’août à Tripoli et ont fait cent quinze morts.

« Les sanctions prises récemment par le Conseil de sécurité contre un certain nombre de trafiquants doivent être suivies d'autres sanctions. Je pense en particulier aux miliciens qui menacent Tripoli », a poursuivi Jean-Yves Le Drian.

Ainsi, pour obtenir un soutien efficace d’autres pays et solliciter l’appui des institutions œuvrant dans le cadre des droits de l’homme, le ministre français a réuni le même jour, à Tripoli, ses homologues d’Algérie, de la Tunisie, de l’Egypte, du Niger et du Tchad ainsi que les représentants de l'Italie et des membres permanents du Conseil de sécurité, sans oublier  le Premier ministre libyen, Fayez al-Sarraj, et l'envoyé spécial de l'ONU pour la Libye, Ghassan Salamé. Au cours de cette rencontre, tous les participants ont exprimé la volonté de lutter de front contre la pratiques des milices qui tenteraient d’empêcher le processus électoral dans le pays.

Un probable report de la date des élections  

Par ailleurs, compte tenu des difficultés sur le terrain, Jean-Yves Le Drian a souligné que son pays pourra toutefois ne plus pousser à l'organisation d'élections en décembre en Libye, en tenant bien compte du calendrier qui a été adopté en mai dernier, à Paris. Un calendrier qui paraît intenable, selon de nombreux observateurs.

« Le calendrier a été décidé par les Libyens eux-mêmes. Si les quatre responsables libyens qui se sont engagés à Paris sur ce calendrier jugent qu’il faut reporter la date, pourquoi pas », a indiqué l’une des sources diplomatiques françaises, tout en souligant que l'important était de maintenir une dynamique vers des élections et avoir une même volonté de coopération malgré les tensions de ces dernières semaines.

Intervenant sur la même situation, le représentant adjoint des Nations unies, Jonathan Cohen, a appuyé l’idée du report pour éviter les empressements électoraux. Pour lui, imposer de mauvaises dates pourra se retourner contre les Libyens.

Cependant, pour l’Union européenne, ce n'est pas une question de date, parce que le plus tôt sera le mieux mais un certain nombre de conditions doivent au préalable être réunies sans oublier l'adoption d'un cadre constitutionnel clair.  

« Dans l'immédiat, il faut envoyer un signal clair à ceux qui seraient tentés de perturber le processus politique et notamment aux milices. De la même manière, les chefs de milice qui tentent de faire obstruction au processus politique afin de préserver leur mainmise sur certaines ressources du pays doivent se voir opposer des gels d'avoirs à l'étranger et des interdictions de voyager », a insisté la France par le biais de son ministre des Affaires étrangères.

Signalons que les Etats-Unis, de leur côté, avaient imposé également, le 12 septembre, des sanctions financières contre le chef de milice libyen, Ibrahim Jadhran.

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