Libye : Seif al-Islam Kadhafi toujours privé d’avocats, selon Human Rights Watch

Jeudi 13 Février 2014 - 18:07

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Le fils du défunt président libyen, Mouammar Kadhafi, et certains des dignitaires du régime dont l’ex-chef des renseignements Abdallah al-Senoussi, inculpés pour la répression de la révolte de 2011, sont toujours privés d’avocats pour leur procès. Cette situation a conduit, le 13 février, Human Rights Watch à appeler le gouvernement libyen afin de leur permettre d’accéder à des avocats pour leur défense

« Le gouvernement libyen devrait faire davantage d’efforts pour s’assurer que ces anciens fonctionnaires détenus bénéficient d’un avocat et de la possibilité de se défendre devant un juge », a déclaré Nadim Houry, le directeur adjoint Moyen-Orient et Afrique du Nord de l’organisation de défense des droits de l’homme.

Pour ce responsable d’Human Rights Watch qui affirme avoir rencontré les quatre détenus, l’appel que son mouvement lance à l’endroit des dirigeants libyens fait suite à la demande des intéressés eux-mêmes. Seif al-Islam Kadhafi et al-Senoussi ont précisé qu’ils n’avaient pas d’avocats, tandis que Bouzid Dorda (ancien chef des renseignements) et al-Baghdadi al-Mahmoudi (ex-Premier ministre) ont, en ce qui les concerne, indiqué avoir été privés d’un accès adéquat à leurs avocats.

Pour rappel, disons que fin octobre dernier, la justice libyenne avait inculpé une trentaine des principaux responsables du régime déchu de Mouammar Kadhafi, dont Seif al-Islam et Senoussi, pour la répression de la révolte de 2011. Les deux détenus font l’objet de mandats d’arrêt internationaux de la Cour pénale internationale (CPI) qui les soupçonne de crimes contre l’humanité lors de la révolte. Au mois de mai, la CPI avait débouté les autorités libyennes de leur demande de juger devant les tribunaux libyens Seif al-Islam en raison des doutes sur la capacité de Tripoli à leur garantir un procès juste et équitable. Depuis lors, un bras de fer oppose les deux parties qui se disputent la responsabilité de les juger.

Outre les révélations faites par Human Rights Watch, Amnesty International ne s’est jamais empêché de condamner les pratiques déloyales en cours en Libye, particulièrement la régression de la liberté d’expression trois ans après le déclenchement de la révolte dans ce pays qui a renversé le régime de Kadhafi. Amnesty international signale d’ailleurs que les autorités libyennes actuelles ont « consolidé une loi de l’ère Kadhafi qui criminalise les insultes à l’État, son emblème ou drapeau ». Elles ont de la sorte « proscrit toute critique de la révolution du 17 février ou des insultes aux fonctionnaires ».

 

Nestor N'Gampoula