Line Georgette Dengué : «On ne peut pas être un bon journaliste sans être un bon reporter. Je me jetais sur le terrain quand le besoin s’exprimait »

Samedi 8 Novembre 2014 - 13:08

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Ancienne directrice générale de Radio Liberté, de 2009 à 2011, Line Georgette Dengué, née Kongho, dit avoir eu la force de diriger ce média grâce à la bonne compréhension de ses collaborateurs.  

Journaliste sortie de l’Université Marien-Ngouabi, le bonheur ne lui a pas souri, comme nombreux de ses collègues, d’aller exercer dans un média lorsque la Fonction publique l’a prise dans ses effectifs. C’est plutôt comme formatrice à l’École nationale de moyenne administration (ENMA) qu’elle est recrutée avec la mission d’encadrer de futurs journalistes.

Mais le métier, elle le connaît bien pour l’avoir pratiqué pendant des années car sa carrière journalistique débute en 1997 à Radio Liberté au sortir de la guerre du 5 juin. Diplômée sans emploi à cette époque, elle a été accueillie comme reporter au sein de cette Radio qui défendait la démocratie. Line a bénéficié de l’encadrement des aînés qui l’ont élevée jusqu'à faire d’elle une présentatrice émérite des journaux parlés. Suivent : des responsabilités, souvent comme chef de services, avant d’être promue, six ans plus tard, directrice de l’information en 2009 puis de directrice générale. Mais elle quitte la radio en 2011 et poursuit des études de Ressources humaines. 

De tempérament doux, mariée, mère de plusieurs enfants, Line Georgette Dengué a su maîtriser les femmes et hommes qui l’entouraient alors que le milieu était présenté comme un vrai "panier à crabes". « Quand vous aimez votre métier vous ferez des prouesses. On ne peut pas être un bon journaliste sans être un bon reporter. En tant que directrice générale, je me jetais sur le terrain quand le besoin s’exprimait. Les jeunes journalistes doivent avoir le respect envers les autres », reconnaît-elle.

Journaliste ou formatrice, elle surfe sur des vagues en étant souvent la cible des critiques et des attaques. Où, en étant sollicitée comme arbitre dans des conflits au sein de sa structure. Il s'agissait réparer une faute déontologique, éthique ou professionnelle commise par un collaborateur. Son secret ? Le sens de l’écoute, la tempérance et la prudence sont autant de qualités qu’elle met au-devant même si nombreux les ont prises comme des faiblesses pour lui lancer des flèches. Une expérience, agréable et amère, qu’elle entend capitaliser à un niveau plus étendu comme l’État. «Quand on parle de paix, on ne doit pas seulement penser à l’absence de guerre ou de violence. Elle est une symbiose culturelle ou un état de satisfaction général. Les femmes jouent un rôle capital car elles doivent émerger simultanément comme des constructeurs de nouvelles sociétés», explique Line. 

La représentativité des femmes aux postes de responsabilité est encore très faible malgré surtout dans le monde des médias. Des femmes comme Line Georgette se comptent au bout des doigts. « Les femmes doivent travailler davantage en prouvant aux autres ce qu’elles savent faire, car elles ont les mêmes diplômes que les hommes. Elles doivent également se former continuellement afin d’avoir une autre conception du monde », conseille Line Georgette Dengué avant d’ajouter : « La représentativité aux postes de prise de décision ne signifie pas que les femmes entrent en compétition avec les hommes.  Il s’agit pour elles de montrer de quoi elles sont capables afin d’être mieux considérées ».

Line Georgette Dengué est également coordonnatrice du réseau Femmes et médias. Elle a été la lauréate du «Prix ondes de Liberté » en 2005, à Bamako au Mali.  

 

 

 

Lydie Gisèle Oko Cet article a été réalisé dans le cadre du Pro

Légendes et crédits photo : 

Line Georgette Dengué (crédit-adiac)