Lire ou relire : « Le fruit du singe » de Brice Moutima

Jeudi 26 Septembre 2019 - 21:07

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Publié aux éditions Cultures croisées, le roman rappelle certains contextes de vie au Congo avant les indépendances.

"Le fruit du singe" est une figure métaphorique qui révèle l’attachement à quelque chose ou quelqu’un au prix même de la vie. L’histoire de ce roman commence et finit également par un drame. L’écrivain y décrit des scènes abracadabrantes en rapport au milieu traditionnel précolonial et colonial. Une affaire de rite anthropophage qui occasionne la disparition de tout un village.

Les fugitifs qui ont échappé à l’holocauste deviennent, par un concours de circonstances, les héritiers de la chefferie dans un autre village lointain. A travers le récit, le lecteur découvre le vrai sens du mbongui, ainsi que d’autres valeurs relatives à l’anthropologie bantoue (p. 46).

Cependant, la pénétration coloniale engendre de nouvelles réalités et parfois des litiges liés au choc culturel entre colons et indigènes. Un rapport de force et d’intérêt dicte ces rapports hybrides. Dans la foulée, Yokolo, un sujet africain, parvient à détourner la fiancée noire d’un infirmier blanc. Ce dernier fait une dépression sous le poids de la solitude et meurt au cours d’une chasse à l’éléphant.

La description chronologique et pittoresque d’un narrateur absent et omniscient renvoie au style d’un autre écrivain congolais, Jean Dello, en puisant dans le passé colonial les anecdotes qui servent comme matériaux à l’élaboration de la trame du récit.

A propos de l’auteur, nous lisons à la quatrième de couverture : « Brice Moutima est professeur d’éducation physique à Pointe-Noire (…). Né en 1970, il a eu la chance de toujours passer ses vacances scolaires au village de Kibouendé, ex- Baratier, près d’un grand-père presque centenaire, Makoumbou ma Mboya. Il poursuit des recherches sur l’histoire et les cultures traditionnelles de son pays et adopte le roman historique comme mode de diffusion de sa culture d’origine ».

Aubin Banzouzi

Légendes et crédits photo : 

Couverture du livre

Notification: 

Non