L’Italie de nouveau frappée par un tremblement de terre

Jeudi 27 Octobre 2016 - 17:16

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Le centre de l’Italie a de nouveau été secoué par un tremblement de terre alors que les dégâts causés par celui du 24 août dernier n’ont pas encore été résorbés.

La scène est devenue classique au centre de l’Italie jeudi, au lendemain d’un autre tremblement de terre qui a touché le même triangle géographique qu’en août (à la jonction des régions des Marches, de l’Ombrie et du Latium) qui ne s’est pas encore remis des dévastations du séisme du 24 août passé. Maisons éventrées ; clochers d’églises réduites en amas de pierres ; arbres ayant dévalé des flancs de montagnes… A 19h11 mercredi, le pays a été secoué au propre comme au figuré par un tremblement de terre de magnitude 5,5 sur l’échelle de Richter. L’onde de choc s’est répandue jusque dans la capitale, Rome.

Un peu plus de deux heures après une secousse plus forte de 6,1 a remué les immeubles et éprouvé encore une fois les vieux bourgs où ce qui restait des constructions médiévales s’est affalé. Unique et bonne différence par rapport au tremblement de terre du 24 août dont le bilan final a été de près de 300 morts : les deux secousses de mercredi et de jeudi matin n’ont fait qu’un total de 4 blessés selon la Protection civile.

Service efficace et aguerri, la Protection civile italienne continuait tout de même de battre les pavés et sonder les amas pour voir si les gravats ne retenaient pas prisonnier un habitant isolé et ayant besoin d’aide. Et de l’aide, l’Italie comme toujours s’est mobilisée pour soulager les populations, anciennes ou nouvelles, qui ont perdu leurs biens. Les maisons, encore branlantes, sont devenues des pièges mortels pour les propriétaires auxquels il est fait interdiction de dormir dedans. Ou dans les voitures.

Pour le gouvernement, il faut parer à cette urgence du moment car la saison froide s’annonce rude. Jeudi, il a débloqué 40 millions d'euros pour la zone touchée et y a élargi l'état d'urgence proclamé en août dans la même région. Comme en août aussi, il a promis que tous les bâtiments endommagés ou détruits seraient reconstruits « à l’identique », tout en invitant les sinistrés à accepter dans l'immédiat des hébergements provisoires. « Nous reconstruirons tout, à 100%, c'est l'engagement du gouvernement », a martelé Vasco Errani, commissaire à la reconstruction nommé après le séisme d'août et chargé également des dégâts de celui de mercredi.

Le chef de la protection civile, Fabrizio Curcio, a expliqué qu'il n'était pas possible de faire dormir les gens sous les tentes dans cette région de moyenne montagne où les nuits peuvent être très froides. Les autorités réfléchissaient jeudi à des systèmes de navettes pour permettre aux sinistrés de revenir régulièrement chez eux et surtout de mettre sur pied un système de surveillance pour rassurer ceux qui redoutent que les traditionnels "chacals" – les pilleurs - viennent vider ce qui reste de valide dans les  maisons. Mercredi soir et jeudi matin les opérations de secours ont été handicapées d’abord par la nuit, ensuite par une forte pluie.

A 600 mètres sur une montagne, le bourg d’Ussita est l'une des localités les plus durement touchées, même si les deux principales secousses ont fait également ressentir leurs effets sur tout le centre de la péninsule. Giuliano Pazzaglini, maire de Visso, localité voisine d'Ussita a indiqué que les deux-tiers des bâtiments de sa commune n’étaient plus utilisables. C’est, curieusement, la première secousse de mercredi soir qui a peut-être permis de sauver les vies. A la première alerte les habitants sont sortis de chez eux, de sorte que les effondrements qui ont suivi n’ont enseveli personne.

Lucien Mpama

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