Littérature: " Au nom de l’amour » de Digne Elvis Tsalissan Okombi présenté au public

Lundi 24 Décembre 2018 - 13:56

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La cérémonie a eu lieu le 20 décembre à l’Institut français du Congo de Brazzaville, en présence de l'éditeur, Exaucé Elvin Ngaba Nsilou, et de nombreux hommes de lettres.

 

 

 

 

 

 

 Présentant le roman, Exaucé Elvin Ngaba Nsilou a indiqué qu' « Au nom de l’amour » peint l’histoire d’un jeune garçon, Lazare Momboya, dont le destin est apocalyptique. L’ouvrage de Digne Elvis Tsalissan Okombi, a-t-il dit,  jette un regard critique sur nos sociétés modernes, remettant l’homme en cause.

En effet, l’infidélité d’Etienne Bilinga linga, le père de  Lazare Momboya alias Makassi, l’emmène à contracter le virus du VIH/sida puis le transmet à son épouse,  Marie Hélène Louzolo, laissant derrière eux un orphelin dont le destin prendra une tournure quasi infernale.

 Envoyé en formation en  Haute-Volta, le jeune Lazare Momboya est rappelé d'urgence  au pays sans  qu’il sache les raisons exactes. Son père, Etienne Bilinga linga, vient de  succomber  de la  longue et pénible maladie qui le rongeait depuis. Sa femme est accusée à tort par ses beaux parents  d’avoir sacrifié son mari pour sauvegarder son poste de proviseur alors qu’elle a découvert que son mari était atteint du VIH/ sida. Quelques années  plus tard, elle aussi  trouve  la mort.

Etienne Bilinga linga légua à son fils  son héritage, déclenchant  ainsi une série de malheurs perpétrée par les parents paternels. Lazare Momboya est à son tour accusé par ces derniers d'avoir sacrifié ses parents pour réussir à un concours  francophone de dessin en Haute-Volta, arguant qu'il a été initié au vodou. Ayant échappé à la tentative d’assassinat de son entourage familial, le jeune orphelin gagne la rue et se retrouve à la merci de toutes les infortunes.  Lazare est marginalisé, contraint de mener une vie de vache maigre jusqu’au jour où le destin en décidera autrement de son sort.

Au terme de la présentation de l'ouvrage par son éditeur, tour à tour, Pierre Ntsémou et Ramsès Bongolo sont passés à la  critique du roman. Pour Pierre Ntsémou, Digne Elvis Tsalissan Okombi véhicule  différents messages, notamment  l’insouciance des jeunes,  l’héritage légué par le testament, la providence divine. Pour le critique littéraire, "Au nom de l’amour" est un bel hymne d’amour que devrait chanter, pour l’oreille  de l’autre, tout humain qui a reçu du divin les clés du bonheur en partage sur terre. « Sous la plume  de Digne Elvis Tsalissan Okombi, l’homme se dévoile sur les traits terrifiants d’un faiseur de mal, d’un pourvoyeur d’amertume sur le bitume de la douleur qu’il inflige au prochain. Au nom de l’amour, on devrait cesser de cultiver le mal », a-t-il signifié.

Pour  Ramsès Bongolo, ce roman aborde plusieurs thèmes parmi lesquels  le harcèlement sexuel, le favoritisme, le détournement de fonds, les arriérés des salaires, la délusion, la maltraitance, la rébellion, les injustices, les enfants de la rue, la mesquinerie des familles envers des héritiers, etc.  Bien que ce roman soit fictionnel, a-t-il fait remarquer, la similitude avec les personnages, des objets ayant les caractéristiques communes avec les réalités congolaises est flagrante. On y retrouve des quartiers comme Batignolles, le pont du centenaire, l’hôtel du boulevard,  la route nationale, la morgue municipale, les bébés noirs... Le livre  de  Digne Elvis Tsalissan Okombi  est  scindé  en deux parties.  La première, focalisée entièrement sur la vie et la mauvaise conduite d’Etienne bilinga linga, attire  l’attention des lecteurs sur les antivaleurs. La seconde, consacrée à la mort des parents de Lazare Momboya, présente également  les mésaventures du jeune homme au destin étrange. C’est une parfaite illustration du calvaire qu’endurent les orphelins dans les familles africaines après la disparition des parents, a relevé le crtitique littéraire. 

«  C’est   l’invitation à l’espérance et à la persévérance puisqu’il nous rappelle que tant qu’il y a la vie, il y a de l’espoir », a -t-il souligné. L’auteur, selon lui, s’est inspiré des événements de son époque, de son environnement immédiat et de sa situation géographique. « Sa plume se nourrit d’anecdotes locales, des faits de société qui se sont produits dans un espace territorial bien circonscrit. La concision des chapitres atteste que le style de Digne Elvis Tsalissan Okombi est assez proche de la nouvelle. Il est donc un auteur qui se préoccupe de l’essentiel et non de l’accessoire. Sa plume et sa narration vont droit au but, foulant parfois au pied les figures de rhétorique. Digne Elvis vient de nous prouver que ce n’est pas qu’en rêvassant que l’on devient écrivain mais, c’est en composant les textes littéraires, en rédigeant les récits, en cosignant ses idées, ses chroniques, poèmes, réflexions, en traçant des signes servant à représenter les sons et les mots d’une langue que l’on devient écrivain », a fait savoir Ramsès Bongolo. 

Le roman "Au nom de l’amour", paru en novembre dernier aux Editions Renaissance africaine, compte quatre-vingt-dix-sept pages et subdivisé en quatorze chapitres.

L’auteur 

Elvis Digne Tsalissan Okombi est Congolais. Homme politique, il  est député de Ngo, dans le département des Plateaux, et président du parti l’Union pour un mouvement populaire.  Il a publié, en 2017, "Guide des relations gouvernement-Parlement en République du Congo". 

Rosalie Bindika

Légendes et crédits photo : 

-La couverture du livre/ Adiac -L'éditeur et les critiques littéraires / Adiac

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