Littérature : « Dipanda, la vie dangereuse » présenté au public

Lundi 6 Février 2017 - 18:00

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La cérémonie de présentation et de dédicace de ce receuil de poème de Claude Ernest Ndalla a eu lieu le 3 février dans la salle du ministère de la Culture et des arts à Brazzaville.

L'ouvrage de 230 pages, paru aux éditions L’Harmattan à Paris, en France, en 2015 a été préfacé par Lecas Atondi Monmondjo.  Claude Ernest Ndalla alias Graille y relate l’ensemble de ses viriles poésies.  

L’entrée de jeu de cette cérémonie de présentation et de dédicace a commencé par la projection d’une courte interview de l’auteur sur son parcours et son œuvre. Interview dans laquelle Claude Ernest Ndalla a retracé sa biographie et les différentes rencontres qu’il avait eues à l’étranger avec plusieurs personnalités et différents chefs d’Etat.

Le recueil « Dipanda, la vie dangereuse » a une quarantaine de poèmes repartis en 6 livres. Il s'agit de :  cœurs meurtris ; astres, blues et jazz ; poésie pour musique congolaise ; femme alanguie ; je regarde mon pays qui brûle ; le village qui jamais ne meurt. L'ouvrage a eu droit à trois regards croisés.

Pour Ninelle Josiane Balenda, professeure de Français à l’Ecole militaire préparatoire général Leclerc de Brazzaville, « Dipanda, la vie dangereuse » est un livre où l’auteur n’est pas resté indifférent face aux multiples problèmes qui minent la société congolaise. Claude Ernest Ndalla devient dans ce recueil, la voix du peuple congolais, l’échos des sans voix. Il traduit les aspirations des peuples opprimés, prend position dans les luttes socio politiques philosophiques, religieuses, culturelles de son temps.

L’auteur s’appuie sur ses souvenirs qu’il renouvelle par sa vision personnelle, inspirés par son génie, Claude Ernest Ndalla éveille la mémoire profonde des hommes et rassemble le patrimoine culturel des Congolais. En voici un extrait du poème le village qui jamais ne meurt à la page 203 : « Congo cou tordu coupé, congo pleure ses morts innombrables, des tonnes, des tonnes de macabées ; Congo pleure de faim ; les fins de mois sont devenues des jours de faim de fin ; les fins du monde, les mois durent trois lunes ; la crise gagne tous les foyers, sauf ceux bien entendu des happy few ; minorité une poignée ; (...) des champs ne résonnent plus le chant des travailleurs »

Serge Eugène Ghoma Boubanga, écrivain, a présenté la figure du résistant dans la poésie de Claude Ernest Ndalla. «  L'auteur nous propose à travers sa poésie un cheminement, une marche vers la solution du mal, un mal identifié à travers les différentes parenthèses de sang de nos multiples conflits », souligne l'écrivain. "Dipanda, la vie dangereuse" traduit assurément la quête existentielle et essentielle de l’auteur qui s’ouvre à notre âme sous une dualité angulaire. D’abord, la victoire de la liberté au Congo et ensuite la libération de tous les opprimés à travers le monde, rencherit-il.

Omer Massoumou, écrivain et enseignant à l’université Marien- Ngouabi a  été marqué par le chant contenu dans le livre.  Il y a dans ce recueil, dit-il, un ensemble de mots qui font référence au chant.  Au total 93 fois le mot musique est employé, le mot jazz est utilisé 18 fois. Finalement c’est le chant qui caractérise l’homme, on chante quand il y a un malheur, on chante quand il y a la joie. Il y a un vers  qui a ébloui Omer Massoumou : le blues c’est un chant de joie de celui qui va mourir, c’est sans doute une parole de guerrier, il sait qu’il va mourir mais il ne va pas mourir sans chanter.  D’ailleurs, le fragment qui ouvre le recueil nous situe également dans le chant.

La lecture de "Dipanda, la vie dangereuse" permet aussi de noter la magie des mots. Par exemple à la page 13, la magie des mots change tout, la magie des mots change le monde ; et le monde change, notre regard sur le monde. La poésie devient comme un outil d’exploration de la réalité douloureuse ou joviale. Le poète nous offre son regard sur le monde, il évoque les îles d’Amérique, le Congo éclaté ; les rues de Brazza ; le pays qui brûle ; le village qui jamais ne meurt.

Né en 1937 à Brazzaville, Claude Ernest Ndalla a commencé à écrire en prison. Une façon pour lui de se sentir encore vivant. Acteur éminent de la vie politique, il a évolué entre responsabilités d’Etat, prisons et exil. Actuellement, il est conseiller spécial du chef de l’Etat.  Auteur d’un essai, "l’illuminé", d’un roman," le gourou", une imposture congolaise. A 80 ans, Claude Ernest Ndalla se prépare à écrire un nouveau roman qui sera intitulé "Contazo".

Cette cérémonie a été agrémentée par la lecture des différents poèmes et le portrait de l’auteur qui a été peint en toile.

 

Rosalie Bindika

Légendes et crédits photo : 

Photo1 : l’auteur dédie son recueil, Photo2 : la couverture du recueil

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