Livres : André Engambé se penche sur les méthodes coloniales au Congo

Jeudi 22 Décembre 2016 - 16:28

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Les méthodes coloniales au Congo-Brazzaville de 1886 à 1958, un essai de 244 pages, est paru cette année aux éditions L’Harmattan, dans la collection  Etudes africaines. L’auteur y analyse l’origine et l’évolution de cette étape historique du Congo, marquée par diverses péripéties, et qui ne manque pas d’effet sur le présent.

André Engambé, docteur en histoire contemporaine, fait dans ce livre, une analyse qu’il a voulu « approfondie et objective » sur le lien qui a existé entre les peuples africains colonisés et l’occident tutélaire, au cours de cette période de près d’un siècle.

Comme on le sait, la colonisation qui constitue, avec la traite négrière, l’un des faits majeurs qui ont marqué l’histoire de l’humanité, a eu pour sous-bassement la domination. Une domination, jamais inverse, exercée par les colonisateurs venus d’occident sur les peuples colonisés d’Afrique. Tout comme son corollaire, l’afflux des Européens vers l’Afrique, elle est loin d’être le fruit d’une génération spontanée.

Cependant, entre le désir ardent des puissances occidentales de vouloir à tout prix percer le mythe du continent noir qu’elles venaient de découvrir, la volonté d’en connaître la quintessence, le principe de civilisation des peuples souvent dénoncé comme des prétextes par plus d’un observateur, l’auteur nous incite à aller bien au-delà, pour saisir les véritables ambitions stratégiques des actions très contestées qui ont jalonné la longue période  ayant précédé les indépendances des pays africains.

En effet, André Engambé estime que ce passé mitigé porte une explication dans le tableau actuel du Congo ; il présente un poids sur les générations présentes. Un poids que le discernement des positions des acteurs de cette époque pourrait alléger. D’où, tout l’intérêt du devoir de mémoire auquel il invite le lecteur.

« Le regard de l’historien, écrit-il, n’a jamais été de procéder à des accusations fortuites, sans fondements, mais de faire un éclairage critique des ambiguïtés nées des temps qui passent. Il ne le fait pas non plus dans le but de nuire aux relations si anciennes qui unissent le Congo et la France et leurs deux peuples. Mais simplement, pour ne pas que la mémoire collective oublie les errements d’une époque que certains croient être le creuset d’une évolution positive des choses ».

Tout compte fait, au chercheur comme à l’apprenant ou, tout simplement, au Congolais lambda, ce livre donne des informations utiles, susceptibles d’enrichir sa culture et de donner des réponses à plusieurs interrogations qui jalonnent son parcours. Il parle avec force détail aussi bien des contraintes imposées par l’administration coloniale, de ses piliers locaux, de l’école coloniale et de l’avènement des partis et des leaders politiques congolais, que du « drame » vécu par les Africains de l’Afrique équatoriale française à travers la construction du Chemin de fer Congo-océan, entre 1921 et 1934. Bref, il y a beaucoup à connaître dans Les méthodes coloniales au Congo-Brazzaville de 1886 à 1958. Ce livre est tout simplement à lire.

Thierry Noungou

Légendes et crédits photo : 

André Engambé, DR

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