Livres : deux élèves intègrent le cercle des auteurs congolais

Encore sur les bancs de l’école, Marie-Justine et Israël passent pour les plus jeunes auteurs de roman et de bande dessinée (BD) que la RDC aie jamais connu jusqu’ici. Présentés au public à la faveur de leurs publications, ils ont été soumis aux interrogations d’élèves de quatre écoles de la ville à la rencontre organisée en clôture de la Semaine de la langue française et de la Francophonie au CWB.

Marie-Justine Kalunga Bibi, désormais inscrite dans le cercle réduit des romancières congolaises, était le premier sujet d’attention samedi à la bibliothèque du CWB. L’enthousiasme affiché par le Pr Bertin Makolo Muswaswa à la présentation de l’auteur et de ses écrits était d’autant plus perceptible que l’écrivain a reconnu avoir lu Drôle de coïncidence « en deux nuits avec beaucoup de sympathie ». L’insigne honneur rendu à la lycéenne par l’homme des lettres a trouvé écho auprès de ses homologues du Complexe scolaire La Borne qui ont également offert au public leur résumé du livre.

Israël Masanka, quant à lui, a suscité une vive sympathie de la part de l’ensemble de l’assistance visiblement charmé par sa désinvolture. Auteur de la BD manga Agito le voyageur, dont les dix planches publiées par les éditions Médiaspaul fin 2013 ne constituent qu’une introduction. L’histoire entière écrite en trois cents pages, a fait savoir l’élève du Collège Saint-Joseph Elikya, est racontée en planches de nombre égal. À l’instar du Pr Bertin Makolo qui s’était chargé d’introduire Marie-Justine dans le propos du jour, le Pr Nyembo, spécialiste de l’histoire de la BD locale s’était plu à son tour à présenter Israël comme « le Mozart de la BD congolaise ». L’enseignant de l’Académie des beaux-arts l’a tenu pour un prodige non seulement dans l’univers des bulles de RDC mais dans celui de l’art en général. Ce, à l’exemple du feu chanteur Emile Soki de Bella Bella dont le talent, dit-il, fut révélé au public à l’âge de 14 ans. Et de louer aussi sa belle performance au regard des efforts fournis mettant en exergue ici la « maîtrise de la méthode et du langage de la BD pour un enfant de cet âge ». Quitte à le tenir en définitive pour un « auteur complet » pour avoir écrit aussi lui-même le scénario de son œuvre.

L’avis favorable du Pr Nyembo s’est trouvé conforté par l’analyse sommaire d’Agito le voyageur rendue ensuite par le bédéiste Thembo Kash. Quoique critique au sujet de certaines normes à respecter à l’avenir, ce dernier s’est tout aussi montré cordial envers le jeune bédéiste appréciant sa « maîtrise des mécanismes de création d’un récit de BD  ».

Criblés de questions par leurs homologues présents, les deux auteurs ont chacun évoqué leur passion respective pour la littérature et la BD. Tous deux tiennent à demeurer dans cette voie quitte à combiner l’écriture et le dessin avec les études.

Au final, en face de leurs pairs de l’Institut Rwakadingi et du Complexe scolaire La Borne, les élèves du Lycée Kimwenza et du Collège Elikya affichaient une grande fierté au terme du « Plaisir d’écrire ». Attitude naturelle après avoir ressenti plus vivement l’honneur accordé à leurs condisciples à cette rencontre.