Livres : focus sur la « Sociologie du développement et de la coopération en RDC »

Jeudi 4 Septembre 2014 - 18:30

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Le sujet est abordé dans l’Économie mondialisée, coopératives délaissées de Nuah M. Makungu Masudi, ouvrage qui résulte d’une collecte de données de terrain extraites d’« entretiens approfondis de récits de vie et des données quantitatives ».

La couverture de Économie mondialisée, coopératives délaisséesParu assez récemment dans la collection « Études africaines » de L’Harmattan, le livre de 148 pages a pour point de départ ce qui ce conçoit comme « une brève histoire politique, sociale et économique du pays ainsi que l’analyse de la sociologie du développement et de la coopération ». De fil en aiguille, fait savoir l’éditeur, il met à nu la survalorisation de l’économie extractive entendue comme « une composante du secteur privé » plus profitable « aux étrangers et aux élites congolaises au pouvoir ». Ce, « au détriment de l’économie coopérative » perçue dès lors telle « la composante délaissée du secteur privé », laquelle composante, souligne ici l’auteur est censée profiter « à la majorité des Congolais qui survivent grâce aux activités vivrières et informelles ».

Nuah M. Makungu Masudi est bien d’avis que « l’État a intérêt à voir les acteurs associatifs en position de faiblesse se réorganiser ». Et l'auteur de poursuivre que « pour l’État, l’avantage des organisations associatives est de faire prendre en charge par les producteurs eux-mêmes la réorganisation de leurs activités productives qu’implique la modernisation ».

Le travail analytique et critique auquel s’est livré l’expert en sociologie du développement et de la coopération sur base d’études de cas impose une série de constats simples. Aussi faut-il considérer le fait que « les activités menées par les différents acteurs, dans toutes les études des cas présentées dans ce livre, sont animés par une éthique d’inspiration populiste ». La démarche menée dès lors consiste à « apporter l’aide aux pauvres et aux individus précarisés ». Il en découle le ralliement de paysans pauvres et autres producteurs. Ces derniers choisissent de s’associer, quitte à pouvoir faire face aux difficultés communes. La méthode a fait ses preuves. L’auteur nous en traduit les bénéfices de la sorte : « La coopération libère ainsi les plus déterminés d’entre eux des problèmes alimentaires et financiers ».

Néanmoins, le chercheur demeure bien convaincu qu’il reste à faire. Il estime que la RDC a intérêt à se défaire « de son état actuel de « fragilité » » pointant du doigt ce qu’il tient pour l’« incapacité de l’État à assurer les fonctions régaliennes, instabilité politique, instabilité économique, absence de cohésion sociale », allusion faite ici à la polarisation des citoyens au sein de groupes ethniques et à « une histoire parsemé de méfiance ». À cela, pense Nuah M. Makungu Masudi, il y a nécessité de joindre « une réelle volonté politique de bâtir le secteur privé coopératif » avec comme corolaire que « la majorité de la population exclue du secteur privé dominant en profitera ».

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

La couverture d' Économie mondialisée, coopératives délaissées