Livres : Giscard Kevin Dessinga publie deux ouvrages

Samedi 28 Décembre 2019 - 16:30

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Faillibilisme et déconstruction. Propos sur le débat épistémologique avant, autour et après Karl Popper et La connaissance comme problème philosophique. Un problème historique et un débat moderne, ce sont les deux ouvrages de Giscard Kevin Dessinga qui apparemment se complètent parus aux éditions Connaissances et Savoirs.

Dans « Faillibilisme et déconstruction. Propos sur le débat épistémologique avant, autour et après Karl Popper », Giscard Kevin Dessinga pose le problème de fond de la philosophie moderne jusqu’à Kant, qui n’est autre que le « problème gnoséologique », c’est-à-dire la correspondance des représentations avec la réalité externe. Avec Kant, dit l’auteur, il s’agira désormais de démarquer, mieux de déterminer et d’établir les possibilités et les limites de la raison humaine, ce qui est scientifique de ce qui ne l’est pas. Le Cercle de Vienne ne dérobera pas à cette noble mission. Sous l’influence de Russell, Whitehead et Wittgenstein, les néopositivistes viennois affirment avoir trouvé ce critère de démarcation dans la vérification empirique. Pour eux, il s’agit, à n’en point douter, de l’unique critère de signification susceptible de distinguer ce qui est scientifique de ce qui ne l’est pas. Ce sur quoi s’insurge Karl Popper.

Pour l’auteur, au cœur de l’épistémologie faillibiliste se trouve la tentative de déterminer, de façon rigoureuse, les traits caractéristiques de la rationalité scientifique. Popper initiera ainsi une véritable entreprise de déconstruction, en allant contre tout et contre tous : contre l’inductivisme ou le problème de Hume, contre le néopositivisme et le principe de vérifiabilité, contre l’historicisme et la prétention à prévoir le futur, contre le positivisme ou le triomphalisme technoscientifique, contre le mythe de la précision, contre le « mythe du cadre de référence », contre les systèmes interprétatifs : le marxisme et la psychanalyse comme pseudosciences, contre l’essentialisme et l’instrumentalisme.

Toute l’épistémologie post-poppérienne (Thomas Samuel Kuhn, Imre Lakatos, Paul Feyerabend, pour ne citer que ces figures les plus emblématiques), cherchera à limiter les excès de Sir Popper, en apportant d’éléments nouveaux, en déconstruisant son optimisme trop exubérant et surtout en élargissant l’horizon de la rationalité scientifique.

La connaissance comme problème philosophique. Un problème historique et un débat moderne

S’agissant du deuxième ouvrage, Kevin Giscard Dessinga, parle de la réflexion philosophique sur la connaissance qui entend comprendre et déterminer l’origine et les sources, les fondements, la valeur et les limites de la connaissance humaine. Ả cet effet, certaines questions s’imposent : quels sont les principaux problèmes philosophiques liés à la connaissance ? Comment distinguer la doxa de l’épistémè ? Sur quoi se fondent nos connaissances ? Jusqu’où peuvent aller nos connaissances ? L’esprit humain peut-il atteindre la vérité ? D’où viennent nos connaissances, de la raison, de l’expérience ou de l’effort conjugué des deux ? La connaissance peut-elle être acquise une fois pour toutes ou reste-t-elle une entreprise sans fin et une quête inachevée ? Quel rapport existe-t-il entre la vérité, l’erreur et la connaissance ?

Pour l’auteur, historiquement, ce problème s’était déjà posé avec les Antiques, mais avec les Modernes et surtout depuis la publication du « Discours de la méthode » de René Descartes, il gagne en importance et devient, ensemble avec le problème de l’homme, le souci majeur de la philosophie post-cartésienne. Le problème de la gnosis, à côté du souci méthodologique, finira par devenir, la réflexion sur les théories de la connaissance (gnoséologie) où s’affrontent dans un duel mortel rationalisme et empirisme, avec Kant (criticisme) comme arbitre.

Du reste, estime l’auteur, ce problème, à la fois complexe et ambigu, peut se ramener à trois aspects essentiels : l’origine et la structure de la connaissance (la psychologie), la valeur, la portée et les limites de la connaissance (l’épistémologie) et enfin son bon usage et fonctionnement, les instruments qu’il faut pour connaître (la logique).  Franciscain, docteur en philosophie, Giscard Kevin Dessinga, auteur d’une vingtaine d’ouvrages et originaire du Congo-Brazzaville, est épistémologue, enseignant-chercheur à l’Université Marien Ngouabi et maître assistant.

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Couverture du livre Faillibilisme et déconstruction. Propos sur le débat épistémologique avant, autour et après Karl Popper (crédit photo/ DR) Photo 2 : Couverture du livre La connaissance comme problème philosophique. Un problème historique et un débat moderne (crédit photo/ DR) Photo 3 : L'écrivain Kevin Giscard Dessinga (crédit photo/ DR)

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