Livres : « La Pygmédie » de Bernard Zoniaba présenté à titre posthume

Mercredi 23 Avril 2014 - 18:48

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

C’est à l’occasion de la célébration de la dix-neuvième Journée internationale du livre et du droit d’auteur que le ministère de la Culture et des Arts, en partenariat avec la direction générale du Livre et de la Lecture publique, a présenté à titre posthume le 23 avril à Brazzaville l’ouvrage de Bernard Zoniaba intitulé La Pygmédie

 Dans cet ouvrage de 302 pages et 18 chapitres publié aux Éditions Métsio, l’auteur nous relate l’histoire d’un jeune garçon pygmée dénommé Demi-Dakar. Malgré son jeune âge, il connaissait toute la science de la forêt. Bon travailleur. Un anthropologue  et agent sanitaire français le découvre  lors d’une campagne de vaccination. Il le fait sortir de la forêt et l’emmène à Impfondo pour l’inscrire à l’école régionale.

Ses études terminées, Demi-Dakar est embauché par l’administrateur de la région, il travaille pendant dix années. C’est ainsi que Demi-Dakar acquiert la culture occidentale. Le jeune pygmée sera injustement renvoyé par M. Vaillant, le député lui refusera sa protection. Ce dernier cherchera à tuer M. Vaillant parce qu’il l'a humilié sans raison. Il exécuta le député Boma Zonko qui n’a pas cru a son innocence et l'a injurié publiquement.  

Les villageois se sont  mis a le fouetter copieusement, le malheureux s’évanouit. Demi-Dakar a été conduit d’Impfondo à Épéna par les deux gendarmes qu'il tua en route  parce qu’ils n’avaient aucun respect pour lui, le traitant de voleur et de bandit.      

 Le professeur Mukala Kadima Nzuji, présentant l’œuvre, a dit : « Le texte qui est en notre possession est un texte intégral, il n’a subi  aucune simplification, ni allongement, il est publié tel que l’auteur l’a voulu. » Et de poursuivre : « J’ai lu avec plaisir le roman de Bernard Zoniaba, j’ai été sensible à sa construction rigoureuse, aux jeux de retours en arrière et de projection. J'ai été séduit par son art de raconter, le changement des temps, l’abondance du dialogue et la description des personnages qui rendent le récit extrêmement vivant, je vous recommande de le lire. »

Emma Mirelle Opa, directrice générale du Livre et de la Lecture publique pense que le livre constitue le patrimoine le plus précieux de l’humanité. Elle a profité de l'occasion pour éclairer l’opinion sur la question du droit d’auteur, qui est une rétribution permettant aux concepteurs d’une œuvre de gagner leur pain et a tiré la sonnette d'alarme sur le danger qui représente le photocopiage, la piraterie qui annihile la créativité.

L’évolution des supports d’information a permis au livre de s’adapter au développement de la science, le livre numérique en est le résultat. « D’aucuns pensaient que le numérique causerait la disparition du livre. Il convient de signaler qu’il ne saurait exister de conflit entre le livre  papier et le livre numérique. Peu importe le support, que ce soit le papier ou le numérique, le livre reste le livre. À nous de le lire selon le support disponible », a signifié la directrice. Elle a félicité par ailleurs les Éditions Métsio de leurs efforts pour publier les manuscrits de Bernard Zoniaba qui souffraient depuis longtemps dans un tiroir. La directrice a annoncé la tenue très bientôt de la première édition de la Foire du livre à Brazzaville.           

Pour Ana Elisa de Santana-Afonso, représentante de l’Unesco au Congo, l’Unesco a pour mission de placer la culture au cœur des activités économiques, politiques et sociales. Cette journée nous permet de célébrer le livre dans lequel s’exprime la sensibilité humaine, le désir d’échanger idées et connaissances afin de promouvoir la compréhension et la tolérance.

Pour elle, le monde est en pleine évolution, cette mutation remet en cause la définition même du livre qui pose la question du statut de l’auteur à l’ère du numérique. À cet effet, l’Unesco est à la pointe des nouveaux débats sur la dématérialisation des livres et les droits des auteurs.

À cette  même occasion,  Motse Akanati, directrice des Éditions Métsio, a fait un bref aperçu de cette publication. Cet ouvrage, dit-elle, constitue un plaidoyer pour le dialogue interculturel et un réquisitoire pour la tolérance et le respect de différence. « Au delà à la déclaration universelle des droits de l’homme qui fait obligation de respecter les droits des peuples autochtones, c’est pour cela que nous avons choisi de le publier en premier secteur », a-t-elle indiqué

Elle a lancé à cet effet un appel au soutien, car les Éditions Métsio sont la première maison d’édition congolaise dirigée par une femme.

Rappelons que Bernard Zoniaba est décédé en 2011, à l’âge de 72 ans. La Pygmédie est vendu 10 000 FCFA.

Rosalie Bindika

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : La couverture du livre « La Pygmédie). (© DR) ; Photo 2 : Photo de famille. (© DR)