Livres : Ramazani Bishwende évoque L’Afrique dans la modernité néolibérale

Mercredi 29 Janvier 2014 - 17:00

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Dans cet ouvrage de 266 pages l’auteur se demande s’il y a lieu d’espérer qu’un jour les sociétés multinationales deviennent un jour « des entreprises citoyennes » qui auront à cœur « la révolution technologique et éthique, quitte à offrir à l’humanité plus qu’une simple valorisation de leur capital ».

Avec en toile de fond cette interrogation pertinente, L’Afrique dans la modernité néolibérale, Responsabilités éthiques des multinationales capitalistes vise un triple but. En effet, au travers de sa publication, le professeur de philosophie et d’anthropologie, Augustin Ramazani, Bishwende veut en premier instruire l’opinion mondiale sur la réalité triste vécue depuis toujours par son continent. L’Afrique, soutient-il, « est victime de ses propres richesses pillées par une élite autocratique et oligarchique au service des sociétés multinationales capitalistes et de leur “mangeocratie“  ». Pour étayer son point de vue, l’écrivain et chercheur, il évoque dès lors les conséquences tragiques qui remontent à sa douloureuse histoire. Il prend ici comme point de départ la traite. Augustin Ramazani souligne ainsi que « la traite atlantique, la colonisation, la post-colonie et la mondialisation » ont toutes eu des effets funestes. Celles, dit-il, d’accumuler « crimes de guerres, crimes contre l’humanité, viols et génocides ».

Dans son propos, l’auteur en vient aussi à s’interroger sur la possibilité « de mettre fin au capitalisme sauvage et désastreux qui exsangue l’Afrique et le maintient dans l’expropriation et la sujétion pendant des siècles ». Il poursuit son questionnement se demandant s’il n’est pas « grand temps que l’exploitation des richesses du continent soit menées en vue de l’industrialisation de l’Afrique ». Ce, « en toute transparence et dans le respect de la raison éthique au bénéfice des peuples africains ». Augustin Ramazani renchérit sa pensée estimant que si les hommes politiques africains se libèrent « du nombrilisme asservissant », ils donneront l’occasion à leurs Nations de connaître un sort meilleur. Ils leur permettront, dit-il, de « se hisser à la hauteur des enjeux économiques de la mondialisation ».

Au final, soutient le sociologue, « si les sociétés capitalistes multinationales se comportaient comme des entreprises citoyennes, elles assumeraient leurs responsabilités économique, sociétale et environnementale en s’impliquant davantage dans le développement durable des milieux dans lesquels elles agissent ». Et donc, leur éthique serait « en toute conséquence pertinente et urgente en vue de bien réguler leurs activités pour veiller à l’imputabilité et déterminer la responsabilité de chacun, dans le but de démanteler les circuits mafieux sur le continent, de ce fait, en participant ainsi à la Renaissance de l’Afrique ».

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

La couverture de L’Afrique dans la modernité néolibérale, responsabilités éthiques des multinationales capitalistes