Livres. "Traité sur le renseignement" d'Athanase Moussoungou

Mercredi 15 Novembre 2017 - 14:15

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426 pages, 9 chapitres, une bibliographie dense, "Traité sur le renseignement", Tome 1, * est préfacé par le général de police de 1ere classe, Philippe Obara, soit dit en passant, directeur général de la surveillance du territoire.

Colonel, officier de renseignement ainsi qu’il est révélé en quatrième de couverture, Athanase Moussoungou vient de publier chez Edilivre, un ouvrage fort documenté sur le domaine de la profession qu’il a exercée des années durant avant, comme on dit prosaïquement, de faire valoir ses droits à la retraite.

De prime abord, la couverture du livre donne dans une mosaïque de couleurs qui renseigne peut-être sur le fait que la thématique abordée a souvent été considérée comme relevant des arcanes du secret, de l’insaisissable : dominante noire, tamisée par un filet bleu arpentant du violet, du vert, rouge, orange, gris clair et foncé, le tout laissant rejaillir en blanc les noms de l’auteur, de l’éditeur et le titre du livre.

Si on devait paraphraser le préfacier dans un jeu d’équilibre entre cette présentation physique et le fond de l’ouvrage, on répéterait volontiers cet extrait un peu long, mais pertinent sur la matière en débat : «  Avec ses traditions, sa méthodologie, et l’universalité de son champ d’application, l’art du renseignement n’est plus une lampe à cacher sous le boisseau ; il s’agit bel et bien d’un domaine primordial de l’activité humaine qui peut, sans exagération aucune, s’arroger le droit d’être compté parmi les sciences humaines, dont le voile est appelé à se dissiper progressivement et la singularité à s’ouvrir à l’investigation du large public ».

Alors que l’intérêt pour l’activité de renseignement est vieux d’au moins deux mille cinq cents ans, le combat de l’ombre restant sa vocation principale, les fantasmes qu’elle nourrit dans l’imaginaire collectif constituent le mythe grâce auquel elle poursuit son petit bonhomme de chemin.

Athanase Moussoungou énumère les concepts, en retire le jus nécessaire à la compréhension de leur bien-fondé. C’est quoi la police politique ? C’est quoi la communauté de renseignement ? C’est quoi la recherche opérationnelle ? Autant de notions parmi d’autres qu’il inventorie, donnant à percevoir qu’à toutes les étapes de la vie humaines et des institutions, les services secrets ont toujours suivi les courbes de l’histoire. De nombreuses photos de dirigeants connus autorisent d’utiles juxtapositions.   

Parce que les Etats et ceux qui en assurent la continuité ne peuvent s’en passer, parce que les entreprises et ceux qui en sont les principaux décideurs en ont grand besoin, le renseignement ne cessera jamais de fournir à chacun d’eux les clés pour la prise de la bonne décision au bon moment, en fonction de la situation de l’heure.

Le miracle réside éventuellement dans la maîtrise d’un certain nombre de paramètres, au nombre desquels la géographie, la démographie, la climatologie, le relief du terrain adverse. Ce que conseillait vivement Sun Tzu, célèbre auteur de L’Art de la guerre et précurseur s’il en est, qui prédisait : « Si tu ne connais ni ton adversaire, ni toi-même à chaque bataille tu seras vaincu ». Traité sur le renseignement, précieux comme outil de documentation.

Gankama N'Siah

Légendes et crédits photo : 

**Athanase Moussoungou, "Traité sur le renseignent". Tome 1, Edilivre 2017, France

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