Livres : "Un peintre écologiste du Congo Brazzaville" vient de paraître

Vendredi 10 Janvier 2020 - 16:30

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L’ouvrage sorti en fin 2019 présente les toiles de Samuel Matoko, le peintre écologiste qui s’est résolument engagé à apporter sa pierre à l’édifice dans la protection de l’environnement à travers son art pictural.

Inspiré par la Ndonga, le génie écologique, le peintre Samuel Matoko a décidé de consacrer l’essentiel de ses œuvres picturales à l’environnement. « Sa peinture aide à faire connaître et à faire comprendre les vrais problèmes de notre société. La planète Terre est le bien-fondé de notre vie. Elle ne nous a pas été laissée par nos parents, mais elle existe depuis des générations et des générations. On doit l’utiliser sans priver les générations futures », a écrit Yves Dubois, collectionneur d’objets d’art traditionnels et modernes en avant-propos.

Pour lui,  les écologistes comme Samuel Matoko ont une longueur d’avance. On les qualifie d’idéalistes mais on s’aperçoit qu’ils ont raison quelques dizaines d’années après.

Cet ouvrage parfaitement illustré en toiles, qui laissent échapper le génie et la créativité de Matoko, comprend vingt-cinq toiles qu’accompagnent les commentaires sur chaque œuvre pour mieux guider le lecteur à comprendre la démarche et l’inspiration de l’artiste bien aidé par la Ndonga, le génie écologique qui, selon le peintre, évolue dans la biosphère et est prêt à accompagner toutes les volontés affirmées dans la lutte contre le réchauffement climatique.

« L’homme bourreau de son environnement », « Le pantalon de l’artiste brûlé par le réchauffement climatique », « La justice animale », « Hommage à Me Hengo », « L'homme tempête », « Le guitariste », « L’œil de l’écologiste »,  « La personne humaine, espèce en voie de disparition »,  «L'éléphant », « Le monde marche à l’envers »,  « Greta Thunberg », « La panique des singes », « Le combat intérieur », « La porte de sortie du problème écologique »,  autant de toiles qui ne laissent pas indifférents les amoureux de l’art pictural en général et de l’art tourné vers l’écologie en particulier.

Sans être visionnaire, Yves Dubois a déclaré que les toiles de Samuel Matoko auront une influence certaine sur l’amélioration de l’environnement du Congo en particulier et du monde entier en général.  

Samuel Matoko est né à Dolisie au Niari le 14 mai 1961. Il a fait ses études primaires et secondaires à Dolisie puis à Brazzaville.  Doué en dessin depuis l’école, Matoko s’intéresse à la peinture en lisant les ouvrages magnifiquement illustrés qui venaient pour la plupart de France. Autodidacte, il commence à peindre et exposer à Brazzaville en 1987.  Arrivé à Pointe-Noire en 1997, il peint le train de la paix en 2000 en présence du représentant de l’Unesco au Congo et reçoit le Prix Tchikounda  récompensant le meilleur peintre du Kouilou en 2010. La technique utilisée dans ses œuvres est une technique mixte peinture-collage  avec une prépondérance affirmée sur les thèmes qui sont en lien avec  la protection de l’environnement. À travers ses œuvres tournées vers l’abstraction ou le réalisme, il tente à sa manière de sensibiliser la population  avec ce qu’il appelle du Preserv’art  ou  l’art bio.

C’est en 2009 qu’il décide véritablement de peindre sur l’environnement exhorté comme dans un songe par la Ndonga, un génie écologique qui le persuadait de se lancer dans cette voie. Cet ouvrage disponible au 00242 05 549 57 67 fera le bonheur à coup sûr de tout lecteur sensible à la protection de la biodiversité.

Précurseur de la peinture sur natte, Matoko a adopté cette  forme innovante de peinture car, a-t-il expliqué, la natte est un objet certes courant mais atypique. On déroule la natte pour rendre les honneurs à une personnalité ou une notabilité, lors des veillées funéraires et des mariages, la natte a son importance. Comme le seigneur Tabu Ley qui a introduit les drums dans la musique des deux Congo et Emeneya Kester qui a utilisé pour la première fois le synthétiseur dans la rumba, Matoko peut revendiquer à juste titre la primeur d’avoir été le premier à peindre sur la natte.

Hervé Brice Mampouya

Légendes et crédits photo : 

La couverture de l'ouvrage de Samuel Matoko crédit photo"DR"

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