Loi financière 2015 : pas de « croissance » dans l’assiette du travailleur

Jeudi 23 Octobre 2014 - 20:15

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S’exprimant lors d’une rencontre avec la presse le 23 octobre, l’Union nationale des travailleurs du Congo (UNTC) a rejeté les craintes d’une pression inflationniste en cas d’augmentation des salaires car, selon elle, beaucoup de pays en situation de récession ont consenti malgré tout des efforts pour améliorer le social de leurs travailleurs dans le but d’atténuer les effets de la crise.

Se réservant encore de toute déclaration officielle de l'association de défense des travailleurs sur l’actuel projet de budget en examen à la commission Ecofin de l’Assemblée nationale, le président de l’UNTC, Modeste Ndongala, a mis en garde contre les méfaits des bas salaires. «Cette politique ne donne pas de résultats. Elle ne profite ni à l’État ni aux entreprises ni aux travailleurs. Au contraire, elle ne fait qu’alimenter les frustrations et les problèmes sociaux. Dans certains pays, elle a même créé de profonds malaises, voire des remous ».

Modeste Ndongala a rappelé la nécessité d’engager un débat de fond le plus large possible sur le thème des rémunérations à appliquer dans tous les secteurs de la vie active, y compris dans le monde rural et dans l’informel, pour empêcher l’exploitation des plus faibles par les plus forts. « Il nous faut réfléchir, nous l’avons dit plusieurs fois. Nous devons nous retrouver autour d’une table pour discuter de cette question des salaires. C’est fondamental ». En termes de nouveaux engagements, l’UNTC est membre du Conseil économique et social. Cette structure a pour mission de donner un certain nombre de points de vue et même des recommandations et requêtes en rapport avec l’économie et le social, voire l’environnement. Aussi ce cadre de dialogue permettra-t-il à l’UNTC d’apporter ses arguments à chaque problème débattu. C’est l’espoir de Modeste Ndongala. « Nous allons apporter le plus d’arguments possibles pour permettre aux travailleurs congolais évoluant dans les entreprises publiques et privées mais aussi à toutes les personnes évoluant dans l’économie informelle de se retrouver à travers nos propositions. Il appartiendra aux décideurs de les prendre en compte ou pas». L’UNTC n’exclut pas de s’appuyer sur les compétences intérieure et extérieure pour bien remplir sa mission. Dans son intervention, Modeste Ndongala a fait également le point sur la participation de l’UNTC au Congrès fédéral de la Fédération générale du travail de Belgique (FGTB) du 1er au 3 octobre en Belgique. Ces travaux qui ont drainé quelque 1 500 militants visaient à dessiner les contours de leur projet syndical pour les quatre prochaines années. Par la même occasion, il y a eu une alternance avec le départ d’Anne Demelenne et l’entrée en fonction de Marc Goblet. Un détail qui n’a pu échapper à la délégation de l’UNTC : la remise et reprise cordiale entre les deux personnalités. « L’ancienne secrétaire générale est allée s’asseoir dans la foule, elle est redevenue un simple membre ». Ce congrès a connu une longue période de préparation : deux ans sur le plan politique (documentation et autres) et un an sur le plan logistique (hôtel, etc.) « Nous sommes déjà allés plusieurs fois, et on nous connaît. Mais là nous sommes allés avec la base pour montrer que l’UNTC est une organisation qui existe bel et bien ».

Laurent Essolomwa