Luanda et N’Djaména, toujours les villes les plus chères du monde

Lundi 14 Juillet 2014 - 17:25

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Pour la deuxième année consécutive, les deux villes de l’Afrique centrale se classent parmi les dix plus chères de la planète dans le regard des expatriés

Cette année encore, l’Afrique va avoir le primat des villes les plus chères au monde. L’indice Mercer Cost of Living 2014 a encore une fois dégagé Luanda (Angola) et N’Djaména (Tchad) comme étant les deux villes les plus chères de la planète. C’est la deuxième année de suite qu’elles tiennent ce poste pour une évaluation qui examine les mêmes critères dans 211 villes au monde. Ce sont les employés des agences internationales  qui répondent au questionnaire qui permet ensuite de dresser la liste.

Combien coûte une baguette de pain ou un hamburger à Moscou, New York et Singapour ? Quel est le prix d’un ticket de bus à Durban, Pointe-Noire ou Katmandu ? Comment y sont les loyers ? Combien faut-il débourser pour (aller) voir un film ou un spectacle de divertissement ? Telles sont quelques-unes des questions auxquelles répondent les expatriés dans ces villes. Leurs réponses sont confrontées à la référence-base qui reste New York, la grande mégapole des États-Unis.

Le paradoxe est que c’est dans le continent réputé le plus pauvre au monde que l’on trouve les prix les plus élevés pour les articles et services de base. Après les deux grandes villes d’Afrique centrale, suivent au troisième rang : Hong-Kong, Singapour (quatrième), Zurich et Genève (Suisse), puis Tokyo, la capitale du Japon. Pour ce qui est de l’Europe, Paris (France) se situe à la vingt-septième place, alors que Milan et Rome, capitale économique et capitale d’Italie, pointent respectivement à la trentième et à la trente et unième places. Toutefois, les experts expliquent que cette indication est aléatoire.

D’abord parce qu’elle est basée sur les seuls constats des expatriés. Ainsi, il est tout à fait possible que le N’Djaménois n’ait jamais à se soucier du prix d’un hamburger au Tchad, mais trouvera par contre tout à fait abordable le prix de la tomate locale au marché de quartier. Il est tout aussi possible qu’un expatrié n’ait pas à chercher (et accepter) un appartement de quartier à Luanda étant entendu que les standards auxquels il est habitué (eau courante, électricité, connexions, route asphalté, sécurité, etc.) le « condamnent » à concentrer ses recherches sur le seul centre-ville.

En outre, explique Elena Oriani de Mercer, « la classification de beaucoup de villes est directement liée aux récents événements mondiaux, entraînant des bouleversements économiques et politiques résultant des fluctuations monétaires, tout comme de la volatilité des prix. Ainsi, tout en étant pourtant des villes relativement peu chères, Luanda et N’Djaména deviennent plus chères pour les expatriés dès lors qu’il est question d’y acquérir des biens importés ». Autrement dit, une chèvre achetée à N’Djaména coûtera peut-être moins chère que sur le marché de Kinshasa :  mais quel expatrié d’une agence internationale se préoccupera de savoir combien coûte un bouc ou un « poulet-bicyclette » dans le quartier ?

Cette classification est surtout significative pour les organisations et compagnies  internationales. C’est sur cette base qu’elles peuvent établir la rémunération de leurs agents appelés à vivre suivant des critères d’une certaine modernité et non à rechercher, dans n’importe quel quartier, le prix le plus bas du pain local. C’est ce qui explique, par exemple, que des villes asiatiques comme Karachi (Pakistan), Dubaï (Émirats arabes unis) ou Djeddah (Arabie saoudite) aient fait un bon dans ce classement sans que l’indice général des prix sur place ait bougé par rapport à ce qu’il était l’année dernière.

Lucien Mpama