Lutte contre la criminalité environnementale : une coopération régionale promue

Samedi 2 Mai 2015 - 15:30

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La conférence internationale sur l’exploitation illégale et le commerce illicite des produits de la faune et la flore en Afrique centrale s’est soldée par des engagements des pays d’Afrique à coopérer pour lutter contre le phénomène.

Les pays devraient travailler ensemble de toute urgence pour coordonner les opérations anti braconnage. L’heure est à l’action à travers l’harmonisation des législations et leur application, les contrôles douaniers et policiers pour arrêter le massacre des animaux sauvages et trainer en justice les braconniers et leurs complices.

« Le combat contre le bradage des richesses nationales ne peut se faire sans moderniser les cadres juridiques. Dans nombre de pays, il sera nécessaire d’engager les réformes du système judiciaire pour être à même de traquer la corruption et les complicités qui opèrent tant au niveau national qu’à l’extérieur des nations d’origine des produits illicites », a déclaré le représentant du secrétaire général des Nations unies, Ibrahim Thiaw.

Les participants sont convenus que freiner la demande devrait être une priorité. Ainsi, les pays d’Afrique d’une seule voix  appellent à l’implication des pays destinataires qui de leur côté devraient tout faire pour éliminer les marchés illégaux ; et démontrent la nécessité de mener un plaidoyer auprès des consommateurs sur les dangers de l’exploitation illicite.

« Aujourd’hui l’Afrique est en train de s’unir pour prendre à bras-le-corps cet horrible commerce, qui les concerne tous », a relevé le commissaire de l’Union africaine pour l’économie rurale et l’agriculture, Tumusiime Rhoda Peace.

En effet, le trafic de la faune démunie la biodiversité et les écosystèmes tout en détruisant les moyens de subsistance et les perspectives de développement de la population d’Afrique. Il occasionne aussi l’insécurité, sujet de conflits et de corruption.

Par conséquent, le projet de stratégie proposé veut renforcer la nécessité d’un effort mondial, régional et national pour contrer ces crimes, en travaillant main dans la main avec les pays d’origine, de transit et destinataires.

Le continent disposera bientôt, que diligence soit faite, d’un cadre de référence pour les Etats. La stratégie aborde les questions relatives à la source, au transité et aux destinations des spécimens d’espèces de la faune et  la flore sauvages illégalement commercialisées.

« Au-delà des contraintes budgétaires que connaissent nos Etats (…) les pays africains doivent mobiliser avant tout leur ressource avant de compter sur celle de la communauté internationale », a déclaré le directeur de cabinet du chef de l’Etat congolais, Firmin Ayessa, clôturant les travaux de la conférence internationale.

Le Congo prêt à apporter des financements

La République du Congo aux côtés d’autres Etats africains se dit prête à apporter des financements afin de lutter contre le commerce illicite de la faune et  la flore et le braconnage, mais sans l'annonce précise de sa contribution.

Le ministre de l’Economie forestière et du développement durable du Congo, Henri Djombo l’a soutenu le 30 avril à Brazzaville, au cours de la conférence de presse, organisée en marge de la conférence internationale. À cet effet, il a sollicité des Etats, d’allouer des budgets plus importants au besoin de la faune et de la flore.

Outre la stratégie africaine commune de riposte qui devra encore être revue entre les Etats et la commission de l’Union africaine, chaque pays adoptera sa propre stratégie. Le Congo a choisi de mettre en valeur l'écotourisme, tout en prenant pour appui son programme de gestion des aires protégées qui a déjà englouti près de 6 milliards par année.

Le ministre congolais veut sauter sur l’opportunité qui s’ouvre au Congo présenté comme 6e destination mondiale du tourisme en 2015. « Nous devons entrevoir le tourisme de masse et non de luxe comme cela se réalise à Odzala Kokoua. Nos ressources seront tirées du tourisme écologique. Tel est l’axe stratégique de notre stratégie nationale », a souligné Henri Djombo.

150 millions de dollars au profit de la REDD+

En marge de la conférence internationale sur l’exploitation illégale et le commerce illicite des produits de la faune et de la flore, la coordination nationale REDD+ (réduction des émissions liées à la déforestation et la dégradation des forêts dans les pays en développement) a bénéficié d’une subvention de 150 mille dollars américains, du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud).

Cet argent servira à appuyer quelques initiatives REDD+ à travers la mise en place des pépinières et plantations villageoises des acteurs locaux, sélectionnées parmi les petites moyennes entreprises impliquées dans le Programme national d’afforestation et de reboisement (Pronar). Ainsi, ce programme sera mis en œuvre par le Pronar. Ces activités pilotes permettront de tester les options stratégiques de la future stratégie nationale.

La lettre d’accord a été signée le 30 Avril à Brazzaville entre le PNUD et le Pronar. Un acte qui marque l’engagement du Congo, du Pnud et des autres agences du système des Nations unies à opérationnaliser les activités REDD+ de terrain par les appuis financiers établis pour la phase de démonstration.

Nancy France Loutoumba