Lutte contre la malnutrition : le bureau régional de l’Unicef entend impliquer les parlementaires

Mardi 12 Novembre 2013 - 15:59

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L’atelier régional de formation des parlementaires africains sur la nutrition, qui se tient du 12 au 14 novembre à Brazzaville, permettra aux parlementaires de mener des réflexions en vue de relever le défi pour réduire la sous-nutrition dans cette région d'Afrique

Les députés et sénateurs venus du Cap Vert, du Cameroun, de la République islamique de Mauritanie, de la République démocratique du Congo, du Tchad, de l’Angola, du Niger, du Burkina Faso, de la République centrafricaine et du Congo, prennent part aux assises organisées par le bureau régional de l’Unicef pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, basé à Dakar, et le Groupe régional nutrition. Les participants seront formés sur les conséquences de la sous-nutrition et identifieront les actions concrètes à mener dans le cadre de leur mandat parlementaire.

Cet atelier d’orientation permettra aux parlementaires d’acquérir notamment des connaissances sur l’importance de la malnutrition, ses conséquences sur le développement humain et économique des pays ; le rôle des parlementaires et leurs responsabilités dans la lutte contre la malnutrition, ainsi que les techniques de l’information et de la communication. Il s’agira également d’échanger pour mieux cerner l’importance de la bonne nutrition et son impact dans le développement de l’enfant aux niveaux physique et cognitif. « Il s’agit non seulement d’un problème de santé publique mais aussi de développement socioéconomique. Le défi de la réduction voire de l’éradication de la sous-nutrition est une question transversale qui exige une synergie entre les différents acteurs concernés. Les parlementaires qui ont la double mission de légiférer sur toutes les questions de la vie et de contrôler l’action de l’exécutif, constituent des acteurs de premier ordre dont l’implication et l’engagement dans ce combat est essentiel », a déclaré la Première secrétaire du Sénat, Philomène Fouty-Soungou.

Ces assises permettront aux représentants des deux chambres du Parlement de réfléchir sur comment intégrer la lutte contre la malnutrition dans toute la chaîne décisionnelle. Le représentant de l’Unicef au Congo, Aloys Kamuragiye, a profité de cette occasion pour exhorter les parlementaires à devenir des ‘’champions’’ de la visibilité et de l’accroissement du budget nécessaire consacré à la lutte contre ce fléau, en vue de relever le défi de la lutte contre la malnutrition.

Au terme de cette formation, les participants rédigeront une feuille de route qu’ils mettront en œuvre dans leurs pays respectifs. À cet effet, un réseau de parlementaires « champions de la nutrition » sera constitué.

Il sied de rappeler que les parlementaires présents à la conférence internationale de Paris, qui s'est tenue du 14 au 15 mai dernier, s’étaient engagés entre autres à : accélérer le processus d’adhésion au mouvement global Scaling-up nutrition (SUN) ; accroître les efforts pour renforcer le leadership de haut niveau pour lutter contre la malnutrition ; faire de la lutte contre la malnutrition une priorité régionale et continentale ; plaider pour l’augmentation des ressources domestiques allouées à la nutrition ; préserver et renforcer la nature multisectorielle de la nutrition.

La malnutrition cause environ un million de décès par an

Chaque année en Afrique de l’Ouest et du Centre, on enregistre plus d’un million de décès dus à la malnutrition chronique. C’est donc le principal facteur de risque de mortalité et de morbidité chez les enfants de moins de 5 ans. « Le développement harmonieux de tous les enfants dépend de la qualité de la nutrition reçue depuis leur conception. Elle est l’un des facteurs de risque de morbidité et de mortalité chez les enfants, en raison de l’insuffisance voire de l’absence de vitamines et autres nutriments essentiels qu’elle engendre. C'est l’une des causes des faibles performances scolaires, ayant des répercussions négatives sur les futurs rendements multiformes de l’enfant et portant sur sa contribution au rayonnement socioprofessionnel de son pays », a déclaré Philomène fouty-Soungou.

La malnutrition est le résultat du manque de disponibilité de certains aliments, des mauvaises pratiques alimentaires, des conditions hygiéniques insatisfaisantes et des infections telles que la diarrhée et les parasitoses. Pour combattre ces fléaux, il faut une réponse multisectorielle et coordonnée, en mettant à la disposition des citoyens des aliments thérapeutiques, sur la base de protocoles de prise en charge bien définis au niveau international. Par ailleurs, ces fléaux ont des conséquences néfastes sur le développement socio-économique des pays. Chaque année, les pays de la région de l’Afrique de l’Ouest et du Centre perdent au moins 7 milliards de dollars US, soit environ 3% de leur Produit intérieur brut (PIB) imputable à la malnutrition.

Josiane Mambou Loukoula

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Le présidium lors du lancement de l'atelier régional. Photo 2 : Les parlementaires des pays d'Afrique de l'Ouest et du Centre.