Lutte contre la pauvreté : la Banque mondiale finance deux nouveaux projets au Congo

Lundi 3 Février 2014 - 18:00

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Le premier projet dénommé Lisungi (un système national de filets de protection sociale au profit des ménages les plus pauvres), concerne les familles vivant au-dessous du seuil de pauvreté alimentaire à Brazzaville, Pointe-Noire et dans le département de la Cuvette. Le second projet est un financement additionnel pour le Projet de développement agricole et de réhabilitation des pistes rurales (PDARP)

D’après un communiqué de la Banque mondiale publié le 29 janvier, ce projet permettra aussi de diriger un programme de transfert de fonds pour améliorer l’accès aux services de santé et de l’éducation dans les foyers pauvres. 5.000 ménages pauvres et environ1.000 personnes démunies bénéficieront du transfert pilote en espèces.

Le projet de filets de protection sociale Lisungi, ajoutera un crédit IDA de deux millions de dollars au projet dans lequel le gouvernement investit 15 millions de dollars. Il concerne les familles vivant au-dessous du seuil de pauvreté alimentaire à Brazzaville, Pointe-Noire et dans le département de la Cuvette. « Quand un programme de transfert de fonds est bien conçu et ciblé sur les populations les plus pauvres et les plus vulnérables, il peut aider à réduire rapidement la pauvreté. Cela est particulièrement important au Congo où le gouvernement cherche à atteindre ceux qui sont restés emprisonnés dans la pauvreté, malgré le taux de croissance économique élevé du pays au cours des dernières années », a déclaré le directeur des opérations de la Banque mondiale au Congo, Eustache Ouayoro.

Pour la Représentante résidente de la Banque mondiale au Congo, Sylvie Dossou : « Le projet Lisungi va permettre à des milliers de femmes, d’enfants et de personnes âgées, parmi les plus défavorisées, à accéder à un transfert minimum qui permettra d’assurer les besoins de base les plus urgents, notamment la santé et l’éducation. C’est également une seconde chance qui leur est offerte de sortir de la pauvreté et surtout de briser le cycle de transmission intergénérationnelle de la pauvreté. »

En outre, il s’agira aussi de s’assurer que les familles bénéficiaires des fonds, ayant des enfants en âge scolaire, fréquentent normalement et bénéficient régulièrement de contrôles sanitaires. Sur le plan sanitaire, le projet aidera les familles pauvres à accéder à la vaccination et à la surveillance régulière de la croissance. « Alors que le transfert de fonds pilote sera déployé dans trois ministères seulement au cours de la première phase, l’intention du gouvernement est de l’intensifier par la suite afin de couvrir 25% de la population. À long terme, un tel programme serait, à l’échelle nationale, à la fois abordable et durable en République du Congo, et pourrait faire baisser les taux de pauvreté de 20 à40% », a déclaré Philippe Leite, chargé du projet de la banque.

2,5 millions de dollars pour le PDARP

Le coût global du projet qui s’exécutera sur une période de 18 mois, s’élève à 10,5 millions de dollars, avec un apport supplémentaire de l’État d’un montant de 8 millions de dollars. Le projet initial d’un montant de 40 millions de dollars (cofinancé à parts égales entre le gouvernement de la République du Congo et la Banque mondiale à travers un don IDA), avait été approuvé par le conseil d’administration de la Banque mondiale en 2007. Il a été exécuté avec succès entre 2008 et 2013. Ce financement additionnel, dont la mise en vigueur est prévue pour fin avril 2014, permettra de prolonger les activités du PDARP avec une nouvelle date de clôture envisagée pour fin octobre 2015.

L’objectif de développement de ce projet est d’augmenter la capacité des populations pauvres vivant dans des zones rurales, d’accroître leurs revenus, grâce à l’amélioration des techniques agricoles et des infrastructures de marché et à la mise en œuvre de politiques agricoles et de programmes de dépenses axés sur la lutte contre la pauvreté. Cette extension permettra de consolider les résultats du projet, de renforcer les synergies entre les différentes composantes et d'améliorer sa justification économique. « À travers le PDARP, c’est en réalité le développement rural de manière générale qui est concerné, et ce financement additionnel devrait servir à consolider les acquis de la première phase du projet concernant la vie sociale, éducative et financière des populations concernées », a déclaré Sylvie Dossou.

Ce financement se justifie par les résultats jugés satisfaisants, qui ont contribué à l’atteinte de l’objectif de développement, notamment en termes : de renforcement des capacités du ministère de l’Agriculture et de l’Élevage et de celui de la Pêche et de l’Aquaculture ; de la réhabilitation de 1.251 km de pistes rurales, qui ont désenclavé 221 villages, desservant environ 300.000 habitants et la construction de 36 infrastructures de marché ayant permis un accès à plus de 50.000 personnes ; et de l’appui aux activités productives et génératrices de revenus en milieu rural, avec le financement de 814 micro-projets, au profit de 10.247 bénéficiaires, dont plus de la moitié sont des femmes.

Selon Amadou Oumar Ba, chargé du Projet à la Banque mondiale : « Ce financement additionnel va constituer un levier fondamental de réduction de la pauvreté en milieu rural et une réelle opportunité pour le gouvernement de la République du Congo en vue : de consolider l’approche de développement agricole et rural initiée à travers le projet initial en corrigeant les erreurs du passé, de mettre en œuvre les objectifs de la stratégie du secteur avec un accent spécifique sur la sécurité alimentaire ; et de s’engager résolument vers la promotion des chaines de valeurs agricoles porteuses. » Le financement additionnel permettra d’élargir le projet en augmentant les résultats par composantes et le nombre de bénéficiaires, qui passera ainsi à plus de 320.000 personnes au terme du délai prévu. Il contribuera également à la mise en œuvre de la stratégie du secteur agricole, dont l’objectif global est de contribuer à la sécurité alimentaire et à la réduction de la pauvreté grâce au développement du secteur agricole.

À ce jour, le portefeuille de la Banque mondiale au Congo compte onze projets actifs pour un montant global de 482 millions de dollars américains.

 

Yvette Reine Nzaba