Lutte contre le terrorisme : l’Union africaine et la Somalie envisagent de nouvelles stratégies

Mohamed Omart et Francisco Madeira s’étaient retrouvés dans la capitale somalienne pour discuter des points de friction sur les opérations de sécurité en Somalie. La réunion venait à point nommé parce qu’Al-shebab qui s’est affilié au réseau terroriste Al-Qaïda, menace de lancer une guerre tous azimuts contre les bases de l’armée gouvernementale somalienne et de la Mission de l’Union africaine en Somalie (Amisom).

« Lors de la réunion, les deux responsables ont discuté des moyens pour les forces de sécurité nationale somaliennes et celles de la Mission de l’Union africaine en Somalie de coordonner et collaborer pour vaincre le gang terroriste Al-shebab », indique l’UA dans un communiqué.

Pour le représentant spécial de la commission de l’Union africaine pour la Somalie, la coordination entre l’Amisom et les forces de sécurité nationales somaliennes est de tout point de vue « essentielle pour gagner la guerre contre les islamistes d’Al-shebab ». Estimant que « la guerre contre cette organisation terroriste est à la fois politique et idéologique », Francisco Madeira a dit, en passant, que « l’échange d’informations était critique ».

Pour sa part, le Premier ministre somalien a apprécié le soutien des forces de l’Amisom à l’armée régulière en dépit des difficultés rencontrées sur le terrain pour combattre les djihadistes. « Parfois, il y a des difficultés opérationnelles, mais nous espérons que les deux parties peuvent les surmonter », a-t-il déclaré.

Créée en 2006, l’organisation terroriste Al-shebab déclara la guerre en 2009 contre le président somalien Sharif Ahmed, issu de la tendance plus modérée des Tribunaux islamiques. Après son succès initial, le groupe qui contrôlait une partie du pays avait été obligé de se replier à partir de 2011 face aux offensives de l’armée somalienne appuyée par les forces de l’Amisom. Ce groupe a déjà perpétré de nombreuses attaques ciblées et attentats contre les positions du gouvernement et de la force africaine en Somalie, les organisations internationales, mais également les populations civiles.

Le nombre des combattants de ce mouvement est estimé entre 5000 et 10000 suivant les sources. Quant au recrutement de ces derniers, il se fait parmi les individus soutenant la milice, mais il y a également un grand nombre de recrutements forcés. Al-shebab recrute notamment des enfants soldats, par la force ou par l’endoctrinement, qui sont ensuite envoyés en première ligne.

L’organisation est aussi renforcée par de nombreux combattants étrangers (Mujahirin), notamment des Pakistanais, des Saoudiens, des Yéménites, des Afghans, des Bengalis, des Tanzaniens, des Soudanais. Et certains de ces combattants étrangers accèdent même à des postes de responsabilité.