Lys Mouithys : « A moi d’être compétitif pour reporter ce maillot qui me tient tant à cœur »

Samedi 20 Décembre 2014 - 11:15

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Revenu au Maroc après une parenthèse manquée en Turquie, Lys Mouithys, 29 ans, évoque son retour en Botola, sous les couleurs du Raja Casablanca, le grand rival de son ancien club, le Wydad. Heureux de la qualification des Diables rouges pour la CAN 2015, il clame son amour pour la sélection, au sein de laquelle il souhaite regagner sa place en brillant en Ligue des champions.

Les Dépêches de Brazzaville : Lys, tu vis un début de saison contrasté entre ton statut de meilleur buteur du Raja (5 buts, dont 3 en championnat) et le parcours balbutiant de ton équipe.

Lys Mouithys : On avait bien débuté (ndlr 2 victoires et 1 nul lors de trois premières journées), puis on a chuté en Coupe du Trône et le doute s’est un peu installé. Dans un grand club comme le Raja, avec la forte pression populaire, les manques de résultats ont toujours plus de résonnance, c’est normal. Depuis le revers dans le derby, nous sommes en train de redresser la barre (ndlr 2 victoires consécutives).

LDB : Vice-champion du Maroc, le Raja a un effectif bâti pour la Ligue des champions. Que manque-t-il au Raja pour jouer les premiers rôles en Botola ?

L.M : Sur le papier, c’est un très bel effectif, probablement le meilleur au Maroc. Je pense qu’il nous faut encore plus de travail pour relever la tête en championnat et être prêts pour le démarrage de la Ligue des champions. Face au FAR de Rabat, on est allé chercher les 3 points au mental et on a prouvé qu’on pouvait être solidaire sur le terrain. A nous de capitaliser en y ajoutant la manière.

LDB : Après trois saisons au WAC et un passage par la Turquie, l’an dernier, tu portes désormais le maillot vert et blanc du Raja. Comment vis-tu au quotidien chez l’ennemi juré ?

L.M : La rivalité est importante et Casablanca est une ville de football, donc ce n’est pas toujours facile : dans la rue, on m’interpelle, parfois même on m’insulte. Mais je comprends, quelque part : j’étais populaire auprès des supporteurs du WAC, donc certains les vivent comme une trahison. A l’inverse, je dois en faire deux fois plus que les autres pour me faire pardonner mon passé wydadiste auprès des supporteurs rajaouis…Je le savais et j’assume mes choix. Et je me donne à mille pourcents pour atteindre les objectifs que je me suis fixés.

LDB : Quels sont ces objectifs ?

L.M : Je suis arrivé début septembre, sans pouvoir faire la préparation avec le club, donc j’essaie de rester raisonnable et ambitieux à la fois : je pense que franchir la barre des 15 buts serait un satisfaisant, sachant que l’on va jouer sur deux fronts avec le championnat et la Ligue des champions. Mon objectif est aussi et surtout de briller en club pour revenir en sélection.

LDB : La sélection, tu l’as connue à de nombreuses reprises entre 2006 et 2013. Un mot sur la qualification des Diables rouges pour la CAN 2015 ?

L.M : Je suis fier et content de ce qu’ils ont fait. J’ai eu quelques amis au téléphone depuis et j’ai pu les féliciter. Ils ont apporté aux supporteurs cette qualification tant attendue… Ce maillot, je l’ai dans la peau et c’est une joie immense de le voir revenu au premier plan.

LDB : La malédiction des dernières campagnes éliminatoires est enfin tombée…

L.M : Oui, enfin. Franchement, après les défaites contre l’Afrique du Sud et le Nigeria, j’étais mal, j’avais peur que cela finisse mal, comme l’an dernier alors que nous avions fait la course en tête… Je n’étais pas bien, comme si j’avais joué. Mais les collègues et le sélectionneur ont su s’accrocher pour que le Congo retrouve son rang.

LDB : Un nouveau cycle s’est amorcé sous la direction de Claude Le Roy, qui ne t’a jamais convoqué jusqu’à présent. Pour toi, la sélection reste un objectif ?

L.M : Je serai toujours à la disposition du Congo. J’ai eu une discussion avec le sélectionneur et il m’avait dit que la porte n’est pas fermée. Il y a des critères et je fais en sorte de les remplir : je suis titulaire dans un grand club, dans un championnat compétitif… A moi d’être compétitif pour reporter ce maillot qui me tient tant à cœur.

LDB : Le meilleur tremplin est bien évidemment la Ligue des champions pour laquelle le Raja est qualifié. Mais il se dit que les clubs marocains pourraient être suspendus des compétitions continentales…

L.M : Non, le Raja jouera la Ligue des champions. On a gagné ce droit sur le terrain. Je ne crois pas à une extension des sanctions aux clubs. D’ailleurs le MAT de Tétouan a bien pris part au Mondial des clubs ces derniers jours.

LDB : Le Raja peut viser haut ?

L.M : Le Raja est l’un des plus grands clubs d’Afrique, tant par son palmarès que par ses structures. Avec l’effectif que l’on a, on se doit d’aller loin. En début de saison, on visait le triplé. Nous sommes malheureusement déjà éliminés de la Coupe du Trône, mais on veut faire le doublé Botola-Ligue des champions. A nous d’être à la hauteur de nos ambitions.

LDB : Pour finir, un petit mot sur ton cadet, Sylver Ganvoula ?

L.M : Sylver est un jeune pétri de qualité : il manque de temps de jeu depuis son arrivée, dans un contexte pas évident. Mais il doit être patient et ne surtout pas croire qu’il est arrivé. Comme je connais bien le championnat et la mentalité marocaine, j’essaie de le conseiller un peu pour gérer ça. Il est respectueux et poli, à lui d’être également patient et de bien bosser pour répondre présent le jour où il aura sa chance. Après, c’est compliqué pour lui, qui est international, de ne pas avoir de temps de jeu.

Camille Delourme

Légendes et crédits photo : 

Légende 1: Lys Mouithys revient sur le début de saison contrastée de son club (crédits photo adiac) Légende 2: Avec 5 buts, toutes compétitions confondues, Mouithys est le meilleur buteur du Raja (droits réservés) Légende 3: L'international congolais évoque la sélection congolaise et son jeune coéquipier en club, Sylver Ganvoula (droits réservés)