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Maintenant que tout a été dit...presque !

Dimanche 1 Février 2015 - 22:23

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Au risque de nous répéter: depuis le lancement par la classe politique du débat sur la Constitution du 20 janvier voilà aujourd'hui plusieurs mois, beaucoup d'eau a coulé sous le pont. Dans cet exercice qu'ils affectionnent tant, les dirigeants politiques ont fait preuve de prolixité, qu'ils appartiennent à la majorité, aux centres ou aux oppositions diverses. Et si l'on devait toutes les assembler, les déclarations publiées à cet effet donneraient un ouvrage de chevet pour les chercheurs et autres spécialistes de la politique congolaise.
Tout ou presque a été dit, qui se résume, comme nous l’écrivions il y a quelques semaines déjà, à la volonté de ne pas faire de l’échéance de 2016 sur l’élection présidentielle à venir, un moment de déchirement pour les filles et fils du Congo. À la seule nuance près que chacun des acteurs politiques qui se sont exprimés sur le sujet marque son périmètre de préalables plus ou moins rigides, jetant dans l’opinion un tel flou que la perplexité peut paraître, à ce jour, chez la population, comme la chose la mieux partagée. Iront-ils au dialogue, oui ou non ?, s’interroge- t-on ici et là, au vu des déclarations qui se multiplient dans la presse.
Est-on dans la dynamique de la mise en place d’un gouvernement de large ouverture, auquel seraient associés les membres de l’opposition et ceux de la société civile ? On ne sait pas, en effet, si elle a été briefée sur une telle opportunité, car l’opposition, dans une sorte de fuite en avant, déclarait rejeter toute idée d’en arriver là, expliquant à ceux qui voulaient l’entendre qu’il n’est nullement question pour elle de cautionner cette démarche. À son tour, le pouvoir ne s’est pas montré alarmé outre mesure pour présenter l’hypothèse d’un gouvernement d’ouverture comme la bouée de sauvetage indispensable à la réforme des institutions envisagée.
Toujours est-il que le débat qui se poursuit révèle chaque jour combien il tient à cœur les partisans du changement et leurs contradicteurs. La preuve en a été donnée, la semaine écoulée, lorsque deux responsables du parti congolais du travail-PCT, (principale formation politique de la majorité) ont emmanché leurs plumes pour faire s’entrechoquer leurs idées. Charles Zacharie Bowao, ancien ministre chargé de la Défense nationale, et Anatole Collinet Makosso, ministre de la Jeunesse et de l’éducation civique, ne se sont pas exprimés sur le plateau d’une émission de télévision. Ce qui aurait sans doute été très excitant pour les téléspectateurs.
Mais, sans signer leurs papiers avec leurs références politiques, on peut dire qu’Anatole, le membre du Comité central du PCT  répondait à son aîné, Charles, membre du Bureau politique du même parti, qui lui, avait adressé une lettre ouverte au président de la République pour évoquer notamment la Constitution du 20 janvier. Au final, au-delà des deux formules chocs «  Je récuse » et « Je rétorque », rien de bien nouveau si ce n’est l’actualité de la problématique posée au tout début de cette réflexion : tout étant dit ou presque, approche- t-on enfin de la mise en place d’un mécanisme de dialogue entre dirigeants politiques ou est-on en train de scruter  davantage les tenants et aboutissants de ces retrouvailles avant d’en décider la convocation ?
Dans cette année 2015 decrétée " année du travail", par le président de la Républiue, c'est bien certain, peut-être, que sur cette question de la Constitution, vitesse ne sera pas confondue avec précipiation. On appelle cela, se hâter lentement.

Gankama N'Siah

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