Mali : la Force internationale réorganise son dispositif pour faire face à la menace djihadiste

Lundi 27 Janvier 2014 - 17:58

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Alors que les combattants islamistes lancent de temps en temps des attaques contre la force internationale, la force française et la Minusma (Mission internationale de soutien au Mali) ainsi que la Mission de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel (Misahel) sont en train de réorganiser leur dispositif pour faire face à leurs assauts dans le Nord Mali

La volonté affichée par les troupes françaises et africaines pour arrêter l’action des islamistes, est saluée partout, eu égard aux témoignages apportés par plusieurs personnes, selon lesquelles, de nombreuses caches d’armes souterraines existeraient dans les villes du Nord Mali comme Tombouctou, Gao et Kidal. Et l’une des stratégies de ces islamistes est de se fondre dans la nature, de se replier vers les frontières que ce pays partage avec certains de ses voisins du Nord, et ensuite de revenir commettre des attentats, organiser la guérilla ou poursuivre la guerre de manière discontinue. Les djihadistes ont donc profité ces derniers temps de l’allègement du dispositif français et de ce que les troupes de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma) ne sont pas encore complètes pour lancer de nouvelles attaques contre la force internationale.

Selon un responsable du ministère français de la Défense, « le danger d’une recomposition des groupes islamistes existe, même s’il n’est pas encore avéré ». Et de souligner : « Il faut contenir cette menace, continuer d’exercer une pression suffisante pour l’empêcher de se développer. » Ce qui a conduit la France à décider de rapprocher son dispositif de la zone où ses forces sont le plus susceptibles d’intervenir : non seulement dans le nord du Mali, mais aussi au Niger et au Tchad.

Pour Pierre Buyoya, chef de la Mission de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel (Misahel), la situation sécuritaire reste précaire et constitue une source de préoccupation. « Au-delà du cantonnement qui n’a pas démarré comme prévu par les accords de Ouagadougou et son mécanisme de mise en œuvre, le désarmement et la démobilisation des groupes armés constituent un défi à relever dans le cadre du processus de dialogue inclusif » a-t-il déclaré en fin de semaine dernière lors d’une conférence de presse, au cours de laquelle il faisait le point sur l’action de la Misahel.

Le chef de cette mission de paix a assuré que la Misahel ne faillira pas aux obectifs qui lui sont assignés. Il a réitéré la disponibilité de celle-ci à contribuer à la recherche de solutions aux défis de sécurité, de gouvernance et de développement au Mali, en particulier, et dans la région du Sahel, en général. C’est autour de ces problématiques qu’une stratégie de l’UA pour le Sahel ainsi qu’un plan d’action ont été développés. La poursuite du Processus de Nouakchott pour la promotion de la coopération entre les pays du Sahel en matière de sécurité transfrontalière, devrait aboutir à des mécanismes opérationnels permettant de faire face aux crises. « La mutualisation des efforts des pays de la région permettra, à terme, de gagner le pari de la sécurité », a assuré Pierre Buyoya. Il a en outre rappelé l’engagement de l’Union africaine depuis le début de la crise au Mali et noté que l’organisation panafricaine a été au centre de sa résolution avec le déploiement au Nord du Mali des troupes africaines dans le cadre de la Misma, concomitamment avec l’Opération Serval.

Après le transfert d’autorité de la Misma à la Minusma, le Conseil de paix et de sécurité avait jugé nécessaire de maintenir une présence de l’Union africaine afin d’accompagner le Mali et les pays de la région dans leurs efforts de stabilisation et de développement. Le mandat de la Misahel est réalisé sur le terrain en tenant compte des quatre principaux piliers retenus : politique, droits humains et action humanitaire, sécurité, développement.

Pour ce qui est du volet sécurité, la Mission devrait assister dans la coordination des efforts de l’UA visant à approfondir la réflexion sur les causes et à y trouver des solutions idoines aux défis de sécurité confrontant la région, notamment par rapport aux conflits armés, au terrorisme, au trafic de la drogue et aux autres formes du crime transnational organisé. Elle va contribuer également à l’amélioration de la coordination entre les services de sécurité et de renseignement dans la région, dans le cadre du Processus de Nouakchott, afin d’assurer la mutualisation des efforts régionaux dans la lutte contre ces menaces. Eu égard à l’importance des processus DDR et RSS efficaces, notamment au Mali, et le besoin de contrôler la circulation des armes légères et de petit calibre dans la région, la Mission se doit de s’impliquer aussi dans ces secteurs.

 

 

Nestor N'Gampoula