Mali : les négociations de paix reportées au 1er septembre

Mardi 19 Août 2014 - 13:19

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La décision de reporter ces pourparlers au 1er septembre a été prise dans le souci de réunir toutes les conditions susceptibles de favoriser leur tenue dans un climat serein et constructif, a-t-on appris de bonne source. 

D’après un communiqué de la diplomatie algérienne, ce renvoi a été fait suite à la « demande des parties maliennes qui ont souhaité disposer de temps suffisant pour la consolidation et le parachèvement de leurs consultations et préparation ». Alger voudra donc que les différentes parties se rendent à la table de négociations dans un climat de sérénité. À moins de deux semaines de la reprise des discussions, des ressortissants du Nord Mali ont créé un nouveau mouvement armé dénommé Groupe d’auto-défense touareg Imghad et alliés (GATIA). Ce groupe revendique une place dans les négociations avec Bamako. Ses responsables, qui reconnaissent l’intégrité territoriale du Mali, se proposent de combattre le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), le mouvement touareg jusqu’ici le mieux organisé des groupes armés du Nord au plan militaire.

Selon des analystes qui tiennent compte du contexte dans lequel GATIA a été crée, mais aussi de ce qu’il soit contre l’autonomie du Nord, il s’agit-là non moins d’une initiative en préparation pour venir en force aux prochaines négociations. Et comme chaque groupe cherche à se rendre à ces pourparlers de paix en position de force, la création de GATIA est donc bénéfique pour les autorités gouvernementales maliennes. Les autorités maliennes et les groupes armés avaient entamé les néogociations le 16 juillet dans la capitale algérienne pour tenter de trouver un accord global et définitif visant à mettre fin aux violences dans le pays. Mais ces discussions se sont avérées difficiles pour les négociateurs puisque les rebelles du nord Mali continuent de réclamer au moins une autonomie de la région de Kidal. Ce que le pouvoir en place ne veut pas savoir arguant que l'intégrité du territoire et le caractère laïc de l'État ne sont pas négociables.

Pour les dirigeants maliens, ni indépendance, ni l’autonomie ne doivent figurer à l'ordre du jour lors des négociations. D’autres au contraire avancent que les pourparlers d’Alger doivent être « un temps de compromis » pour sortir le Mali de la crise actuelle. À l’issue de leur dernière rencontre à Alger le 24 juillet, au cours de laquelle une feuille de route a été retenue, la reprise des pourparlers était fixée pour le 17 août, mais ils ont finalement été reportés au 1er septembre.

Rappelons que le premier round des pourparlers inter-malien a été le premier face à face formel entre les deux parties depuis l'élection présidentielle, il y a un an. Ces négociations avaient été les premières ayant rassemblé l’ensemble des parties depuis l’accord intérimaire de Ouagadougou, en juin 2013. Cet accord prévoyait l'ouverture d'un dialogue inclusif inter-malien, 60 jours après l'entrée en fonction du gouvernement issu des urnes.

 

 

Nestor N'Gampoula