Mali : les rebelles du MNLA contrôlent Kidal et d’autres villes du Nord

Jeudi 22 Mai 2014 - 15:30

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Les insurgés membres du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) affirment avoir pris d’autres villes du nord du pays après s’être rendus maîtres de la ville de Kidal mercredi, à la suite des combats qui les ont opposés à l’armée gouvernementale. Ils entendent poursuivre leur avancée afin de tenir l’ensemble de la région

Selon Moussa Ag Assarid, un responsable du MNLA, les groupes armés du MNLA occupent entre autres les localités d’Anderamboukane, Ménaka, Aguelhoc, Tessalit, Ansongo, Anefis. « Après les combats, la situation à Kidal. Nous avons envahi ces villes, obligeant ainsi l’armée à fuir », a-t-il précisé.

Même si cette information n’a pas encore été confirmée de sources indépendantes, le gouvernement qui réalise déjà la mesure de la complexité de la mission dans le nord du pays, a d’ores et parlé de la nécessité d’instaurer un cessez-le-feu entre les rebelles et l’armée régulière.

Dans un message, le porte-parole du gouvernement, Mahamane Baby, a déclaré :  « Affaiblies par des problèmes de coordination, de renseignement, les forces maliennes ont dû se replier sous le feu nourri des groupes rebelles appuyés par les terroristes et les narcotrafiquants. Après avoir pris un premier temps le contrôle des locaux du gouvernorat de la ville, les forces maliennes ont été handicapées par des problèmes de coordination. » Et Mahamane Baby d'appeler le peuple au calme, à la sérénité et au sens élevé des responsabilités, pour « éviter tout amalgame ou toute stigmatisation » concernant les forces internationales. « La Minusma et Serval ne sont pas ennemis », a-t-il précisé alors que des critiques parfois acerbes sont faites contre la force africaine et française qui apportent leur soutien à l’armée malienne.

La perte de Kidal pose la question du rôle de la Minusma, la force de l’ONU sur place. Pour les Nations unies, les quelques 1.100 casques bleus présents dans cette ville n’ont pas pour objet de combattre les groupes armés mais, au mieux, de soutenir l’armée malienne. Or, le Mali n’a, à aucun moment, informé la Minusma de cette offensive, disent les responsables onusiens, qui s’agacent de jouer les boucs-émissaires. D'après l’ONU, les affrontements entre les deux camps ont conduit les militaires maliens à se réfugier dans l’un des camps abritant la force française Serval et la Minusma.

Pour les Nations unies, la débâcle des soldats maliens à Kidal s’explique entre autres par le fait que les militaires français s’étaient contentés d’observer les combats qui se sont déroulés dans la ville alors qu’ils disposaient d’aéronefs armés, prêts à frapper, et qui ont survolé le secteur à certains moments. « Les forces armées maliennes ont lancé leur opération seules… les soldats français sont restés dans le Camp 2, avec la Minusma, sans se mêler aux combats qui ont opposé durant près de cinq heures groupes armés et militaires maliens », souligne-t-on.

L’armée française, qui avait l’intention de réduire ses effectifs au Mali, où elle est présente depuis janvier, a finalement opté pour l’envoi d’une centaine d’hommes supplémentaires, en provenance de Côte d’Ivoire. « La décision a été prise de prendre des éléments depuis Abidjan pour les basculer à Gao, compte tenu de la période de tension », a précisé le colonel Gilles Caron, de l’état-major français. L’effectif de la force Serval passera ainsi à 1.700 hommes.

 

Nestor N'Gampoula