Mali : l’ONU se prononcera mardi sur la création d’un régime de sanctions

Samedi 2 Septembre 2017 - 15:11

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Une réunion du Conseil de sécurité doit se tenir mardi sur la situation qui prévaut au Mali. À cette occasion les pays membres seront, selon un diplomate, appelés à voter sur un projet de résolution instituant un régime général de sanctions pour le Mali, un pays en grave crise malgré un accord de paix conclu en 2015.

Le Conseil est appelé à voter même si des pays comme la Russie ou l’Ethiopie avaient fait part de réserves sur l’opportunité d’un tel texte, évoquant un report possible de plusieurs semaines. Les négociations ont finalement été accélérées pour une mise au vote juste avant un départ des ambassadeurs du Conseil de sécurité pour une rencontre annuelle avec l’Union africaine à Addis-Abeba, en Ethiopie. Il s’agit d’un projet de résolution soumis au vote du Conseil de sécurité à la demande de la France, rédactrice du texte.

Le document obéit aux souhaits de Bamako qui, dans une lettre en août, avait demandé l’institution de ce régime de sanctions incluant la possibilité d’interdictions de voyages et de gels d’avoirs. Son adoption entrainerait la création d’un comité de sanctions pour identifier les individus ou entités contrevenant à ses dispositions et d’un panel d’experts ayant pour mission de s’assurer du respect des sanctions. Ce régime de sanctions, « dissuasif », a pour objectif de contrer les nombreuses entraves à la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation de 2015, souligne une source diplomatique.

D’après la même source, si le projet de résolution pouvait être adopté, les contrevenants seront nommément visés par des sanctions en cas de violations du cessez-le-feu, d’obstruction à la mise en œuvre de l’accord de paix, d’attaques contre les forces armées maliennes ou les Casques bleus. Ils seront également visés en cas de violation des droits de l’Homme et d’obstruction à l’acheminement de l’aide humanitaire.

La violence a redoublé ces derniers mois au Mali avec des violations répétées de cessez-le-feu et des attaques contre des positions des Casques bleus présents dans le pays pour accompagner l’accord de 2015. En dépit d’une présence militaire française et de celle de l’ONU, le pays reste un lieu de passage pour des trafics en tous genres et le théâtre d’actions de force de groupes islamistes armés. L’armée malienne n’a guère la capacité de les neutraliser.

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes djihadistes liés à Al-Qaïda. Ces groupes ont en grande partie été chassés en 2013 à la suite d’une intervention militaire française qui se poursuit encore actuellement. Mais des zones entières du pays échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères.

Nestor N'Gampoula

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