Mali : regain de tension entre l’armée malienne et les groupes armés

Lundi 30 Septembre 2013 - 16:00

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Trois jours après la rupture du cessez-le-feu par les séparatistes, de nouveaux affrontements ont eu lieu le 29 septembre à Kidal, entre des membres du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) et les troupes gouvernementales

Les circonstances des violences restent confuses. D’après un porte-parole du MNLA, ce sont les soldats gouvernementaux qui ont ouvert le feu sur un véhicule du MNLA, blessant trois hommes à l’intérieur. Les rebelles Touaregs dénoncent une « provocation » de l’armée. Certains témoins affirment qu’un jeune combattant du mouvement touareg, bloqué par des soldats dans son véhicule au niveau de la Banque malienne de solidarité, s’était énervé. Il aurait tiré en l’air, provoquant une réaction des éléments de la garde nationale. Un peu plus tôt dans la journée, une explosion avait partiellement détruit un entrepôt utilisé avant la crise par le Programme alimentaire mondial (PAM). L’explosion n’avait fait aucune victime.

La dégradation de la situation sécuritaire se produit en l’absence au pays du président malien Ibrahim Boubacar Keïta qui, après avoir participé à New York à l’Assemblée générale des Nations unies, s’est rendu à Paris où il doit s’entretenir avec son homologue français, François Hollande.

En 2012, Tombouctou, Kidal et plusieurs localités du Nord Mali avaient été occupées pendant plusieurs mois par des groupes jihadistes dont Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Ces derniers avaient été chassés par des soldats français et africains.

L’opération militaire franco-africaine, toujours en cours, a permis aux autorités et à l’armée maliennes de se réinstaller dans la plupart des villes précédemment occupées et d’organiser une élection présidentielle en juillet et août 2013. Le scrutin a été remporté par Ibrahim Boubacar Keïta, dont l’investiture, le 4 septembre, a marqué la fin de plusieurs mois de crise politico-militaire et suscité l’espoir d’un nouveau départ.

Mais le 26 septembre, le MNLA et deux autres groupes armés (touareg, arabe) ayant leurs bases dans le Nord ont annoncé qu’ils suspendaient leur participation aux discussions prévues avec le gouvernement malien dans le cadre d’un accord signé en juin dernier à Ouagadougou. Ils reprochent aux autorités maliennes le non-respect des engagements.

 

Yvette Reine Nzaba