Manifestation estudiantine à l’Unilu : le ministre Stève Mbikayi sommé de s‘expliquer

Lundi 28 Janvier 2019 - 16:30

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Quatre personnes ont été tuées, le 27 janvier, dont trois étudiants et un policier dans les heurts ayant mis aux prises les policiers aux manifestants.

Résultat de recherche d'images pour "policiers en RDC"Week-end trouble à l’Université de Lubumbashi (Unilu) où l’on a déploré des échauffourées dues à une manifestation estudiantine. En effet, des étudiants en furie étaient descendus dans la rue pour protester contre le réajustement des frais académiques mais aussi, pour réclamer le rétablissement de l’eau et de l’électricité sur le site universitaire après trois jours de coupure.

Alors que les étudiants manifestaient, avec à la clé quelques dérapages inhérents à ce genre d'action, les éléments de la police ont fait irruption pour empêcher la poursuite de la marche qui, a-t-on appris, tendait à perturber l'ordre public. Dans la foulée, les policiers ont commencé à réprimer les étudiants jusqu’à l'acte ignoble commis par l’un d’eux qui n’a pas eu froid aux yeux pour tirer à balles réelles sur les manifestants. Trois étudiants atteints par balle ont été tués sur place et, en représailles, leurs collègues ont rendu la monnaie de la pièce à un policier qui a été lynché sans autre forme de procès. Ce qui a entraîné une situation ingérable sur le site universitaire et dans ses environs.    

La présidence de la République n’a pas tardé de réagir. Dans un communiqué publié le 27 janvier, elle a annoncé une série de décisions en rapport avec des incidents. Primo,  l'officier incriminé est déféré devant la justice militaire afin de subir la rigueur de la loi. Secundo,  la décision du ministre de l'Enseignement supérieur portant réajustement des frais académiques est suspendu. Tertio, le ministre de tutelle doit être entendu sur ces faits afin d'établir les responsabilités.

Tout en condamnant avec force cet acte ignoble de la part d'un officier supérieur, le chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, a appelé la communauté estudiantine au calme et réaffirmé sa volonté de garantir les libertés publiques. Sommé de s'expliquer sur le réajustement des frais académiques, le ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire, Stève Mbikayi, a laissé entendre, via son compte twitter, que ces frais ne sont pas fixés par la tutelle mais sont négociés entre étudiants, comité de gestion et association de professeurs. « Par contre, nous avons plutôt interdit de négociation des frais en dollar », a-t-il reconnu sur son compte Twitter.       

Cette manifestation de l'Unilu a donné lieu à une série d’autres dans d’autres campus universitaires sur le territoire national. A Kinshasa, les étudiants de l’Institut supérieur des techniques appliquées ont manifesté le 28 janvier contre la hausse de frais d’enrôlement qui sont passés de 9 200 FC l’année dernière à 16 050 FC cette année. A l’Institut supérieur pédagogique Bukavu (Sud-Kivu), les étudiants ont aussi manifesté contre les frais de syllabus et l’inégalité dans la répartition des tranches des frais académiques. Dossier à suivre.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Des policiers en activité

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