Marché de la poésie 2014 : la Librairie-Galerie Congo accueille la première des Périphéries consacrées au Bassin du Congo

10-06-2014 18:15

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Jeudi 5 juin, la Librairie-Galerie Congo a accueilli la poétesse congolaise Alima Madina, venue spécialement du Congo-Brazzaville pour représenter le pays au trente-deuxième Marché de la poésie, organisé cette année en partenariat avec Livres et Auteurs du Bassin du Congo, une émanation du groupe Adiac-Les Dépêches de Brazzaville. La poétesse a participé à une table ronde avec le poète français Antoine Houlou-Garcia, ponctuée par des textes des pères de la poésie congolaise lus par le comédien Roch Amedet Banzouzi

Alima Madina, poétesse, Marie Alfred Ngoma, modérateur et Antoine Houlou Garcia, poète à la Librairie-Galerie Congo lors de la rencontre Maloba ya Ebale : les dits du fleuve, poésie congolaise d'hier et d'aujourd'hui (crédits Adiac)

« Maloba ya Ebale : les dits du fleuve, poésie congolaise d'hier et d'aujourd'hui » était le thème choisi pour cette première rencontre mettant en valeur la poésie du Bassin du Congo, organisée en périphérie du trente-deuxième Marché de la poésie qui met pour la première fois de son histoire une région d'Afrique à l'honneur.

Alima Madina, Antoine Houlou-Garcia et Roch Amedet Banzouzi ont remonté le fleuve menant aux sources de la poésie du pays de la panthère, au travers de l'anthologie à paraître Voici ma tête congolaise dirigée par Omer Massoumou et Jean-Blaise Bilombo Samba.

« La poésie du Congo parle au monde et tend à l'universel, notamment lorsqu'elle évoque la condition de travailleur ou de poète, a déclaré Antoine Houlou-Garcia. Les premiers poètes ont écrit une poésie orientée politiquement et idéologiquement, comme on peut le voir dans les différentes postures sur la négritude prises par Martial Sinda et Tchicaya U Tam'si. »

Alima Madina est revenue sur les blessures à l'âme de Tchicaya, poète à l'ego surdimensionné, qui se voyait lauréat du Goncourt ou prix Nobel de littérature : « Il faut imaginer ce que pouvait être le rejet vécu par Tchicaya : rare Noir dans la France coloniale, frappé de surplus d'une infirmité, il n'était pas accepté jusque dans sa propre famille. »

L'après-indépendance introduit une première évolution dans la poésie congolaise, selon Antoine Houlou-Garcia : « Paradoxalement, le désenchantement des indépendances et la violence d'État ont généré, outre un verbe violent, une poésie de plus en plus chantante. »

le comédien Roch Amedet Banzouzi dans une lecture de poème (crédits Adiac)

Enfin, la troisième génération, les poètes congolais de la modernité, est constituée d’hommes et de femmes de lettres, professeurs de philosophie ou de littérature sans engagement politique marqué, selon lui, même si, comme l’a souligné Alima Madina, « la littérature [les] jette dans le combat ». Les deux poètes étaient toutefois à l'unisson pour reconnaître que cette période marque l'entrée des femmes congolaises dans le noble art poétique produisant, selon Antoine Houlou Garcia, « la seule poésie féministe de langue française » marquée par la présence très forte du thème de la mère.

Les rencontres sur la poésie du Bassin du Congo vont se poursuivre pendant tout le mois de juin.

Rose-Marie Bouboutou

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Alima Madina, poétesse, Marie-Alfred Ngoma, modérateur, et Antoine Houlou Garcia, poète, à la Librairie-Galerie Congo lors de la rencontre « Maloba ya Ebale : les dits du fleuve, poésie congolaise d'hier et d'aujourd'hui » (© Adiac). Photo 2 : Le comédien Roch Amedet Banzouzi pendant une lecture de poème (© Adiac).