Marchés publics : les appels d’offres accusent encore quelques insuffisances

Lundi 23 Décembre 2013 - 17:45

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Le contrôle effectué sur les opérations réalisées par les maîtres d’ouvrage dégage les avancées ainsi que les insuffisances du nouveau système d’attribution des marchés publics en République du Congo après quatre ans de mise en œuvre

Le directeur général du contrôle des marchés publics, Jean-Didier Elongo, l’a déclaré le 23 décembre à Brazzaville au cours d’une conférence de presse. Celle-ci a été l'occasion de dresser un bilan sur les opérations de contrôle des quatre ans de mise en œuvre du décret n° 2009-156 du 20 mai 2009 portant code des marchés publics.

« Quelques acteurs intervenant dans le processus de passation et d’exécution des marchés publics ont initié et développé des pratiques peu orthodoxes tendant à l’attribution des marchés au mépris des règles d’éthique professionnelle les plus strictes consacrées par le code des marchés publics », a-t-il indiqué.

Comme indicateur de performance, on note le taux de couverture du plan annuel de passation des marchés à plus de 63%. Le recours à la passation des marchés est devenu plus fréquent comparé aux ententes directes. De 100% de gré à gré, le taux de proportion est descendu à 10%. S’agissant des insuffisances, il ressort un recul significatif du principe de transparence. Par ailleurs, d’un point de vue global, la direction générale de contrôle des marchés publics n’est pas satisfaite du travail réalisé par les ministères, à l’exception de la délégation générale des Grands Travaux et des conseils départementaux.

Cependant sur le plan procédural, le maître d’ouvrage traditionnel respecte la procédure de passation des marchés par l’appel d’offre seulement au niveau de l’exécution des travaux, il n y a pas de bons résultats. « Je ne donnerai pas 10/20 sur le plan exécution à aucun ministère. Lorsque nous sillonnons le pays, nous constatons beaucoup de bévues. C’est décevant ! Nous sommes satisfaits par contre de la délégation générale des Grands Travaux ainsi que des conseils départementaux, surtout celui de Pointe-Noire », a-t-il jugé.

Didier Elongo a cité comme exemple le bâtiment se situant derrière le ministère des Mines et de la Géologie, en diagonale avec la direction des Douanes, qui n’est pas encore achevé alors que c’est un marché chiffré en milliards. L’endroit ressemble encore à un chantier. Il a illustré son appréciation en s’appuyant sur le port autonome de Pointe-Noire (PAPN), qui refuse d’être contrôlé par sa direction. Selon le directeur général, cet établissement public est géré comme une épicerie familiale car elle brille par son opacité.

Toutefois, la direction générale du contrôle des marchés publics a promis repartir pour le contrôle du PAPN qui devrait soumettre son plan de passation annuel. Le comportement affiché par le PAPN serait dû, semble-t-il, à une mauvaise interprétation d’un statut des textes.

Face au constat amer de la manière dont s’exécutent les travaux attribué par appel d’offre au niveau des ministères, la direction de contrôle des marchés attire l’attention au maître d’ouvrage de suivre leur marché. Car elle n’a pas de rapport direct avec l’opérateur. « C’est au maiître d’ouvrage de suivre son marché. Nous, nous intervenons après. Au finish, l’autorité de régulation des marchés publics fait l’audit du maître d’ouvrage ainsi que de notre direction. Les ministère attribuent et ne font pas le suivi. Si cela se faisait, il y aurait moins de bévues », a conclu Didier Elongo.  

Notons que la conférence de presse a réuni autour du directeur du contrôle des marchés publics, outre les hommes et femmes de médias, le vice-président de la chambre de commerce, d’industrie, d’agriculture et des métier, Jean Ngalesamy-Ibombot, le directeur général de l’Autorité de régulation des marchés publics, David-Martin Obami, et de nombreux autres invités.

Nancy-France Loutoumba

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Le directeur général du contrôle des marchés publics, Jean-Didier Elongo (au centre). (© DR) ; Photo 2 : Une vue des participants à la réunion. (© DR)