Martin Mberi : " Le dialogue est une chance pour notre pays"

Mercredi 27 Mai 2015 - 20:00

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

L’ancien ministre d’État, Martin Mberi, a déclaré, le 27 mai, s’être réjoui de l’audience que lui a accordée le président de la République, Denis Sassou N’Guesso, qui poursuit ses consultations avec les forces vives de la nation depuis une semaine.

«  Le chef de l’État m’a dit que les consultations en cours avaient pour but l’organisation du dialogue national. Cela me tient à cœur, car le dialogue, c’est une chance pour notre pays. C’est l’occasion de négocier le tournant historique qui est devant nous », a indiqué Martin Mberi avant d’ajouter : «  Nous sommes une génération partante ; vous allez nous succéder, et s’il y a un contrat moral qui nous lie, ce ne sera pas de laisser ce pays dans l’éternel recommencement. Je retiens cette disponibilité du président de la République à faire que tout aille pour le mieux dans notre pays ».

S’agissant du changement ou non de la Constitution, sujet d’actualité abordé par la plupart des personnalités et dirigeants politiques reçus par le chef de l’Etat avant lui, Martin Mberi a répondu qu’il n’a pas évoqué la question avec ce dernier : «  Nous ne l’avons même pas abordée ! », s’est-il exclamé, indiquant toutefois qu’il ne devrait pas avoir de questions taboues : «  Dans un pays où l’on parle de dialogue et de consensus, qu’est-ce qui est impossible ? Que l’on soit pour le changement ou non, s’il y a dialogue et consensus, c’est qu’il y aura une solution » a renchéri l’orateur pour qui ce débat sur la Constitution est devenu tellement partisan qu’il devient « un faux débat ».

L’ancien ministre a soutenu dur comme fer sa position, expliquant que le dialogue envisagé ne sera pas une rencontre qui mettrait en avant les rapports de force entre les parties, mais privilégiera le consensus : «  C’est notre pays, nous lui voulons tous du bien, alors pourquoi voulez-vous ne pas garder l’espoir que tout s’arrangera ».

S’agissant de certaines formations politiques qui ont refusé de s’associer aux consultations en cours, Martin Mbéri a avoué ne rien comprendre à une telle attitude, dans la mesure où, a-t-il souligné, les audiences initiées par le chef de l’Etat sont une première étape du processus conduisant au dialogue : «  Franchement, je n’y comprends rien, quand je pense que parmi ceux qui ont décliné l’offre des consultations, il y en a qui sont pour la tenue du dialogue », a poursuivi l’ancien ministre qui a regretté «  un procès d’intention » et conclu son propos en déclarant : « Ils refusent ces consultations pour des raisons que la raison ignore ».

La position du RDD

Chef de la délégation du Rassemblement pour la démocratie et le développement (RDD), le parti de l’ex-président Joachim Yhombi Opango, reçu la veille par le chef de l’État, Émile Opangault s’est contenté d’indiquer «  Nous avons eu une conversation correcte, franche ». Une expression par trop savante pour la presse qui a appris à faire avec du « précis et du clair ». Et c’est là que le dirigeant du RDD s’est dévoilé un peu : «  Nous avons discuté des problèmes qui minent la société congolaise : l’école ne marche pas, la santé ne marche pas bien, l’eau et l’électricité posent encore problème, le transport en commun, c’est la catastrophe. Autant de questions qui préoccupent les Congolais au quotidien. Sur le plan politique, le problème de fond, pour notre parti concerne la gouvernance électorale. Nous devons désormais organiser des élections crédibles ». Pour Émile Opangault, il n’y a pas d’argument juridique permettant de changer de fond en comble la Constitution du 20 janvier, cependant qu’elle peut évoluer au regard des mécanismes internes, s’est-il défendu.

Le RAD, et la société civile  

Le président du Rassemblement des acteurs de la démocratie (RAD) a souhaité, pour sa part que l’on trouve un juste milieu entre la Constitution du 15 janvier 1992, de régime semi-présidentiel et celle du 20 janvier 2002, de régime présidentiel pour façonner la nouvelle loi fondamentale. Son parti est favorable à la tenue d’un dialogue national inclusif.

Prier pour que le débat qui anime la société congolaise avant l’échéance présidentielle de 2016 se déroule dans l’apaisement et la concorde nationale, telle a été l’invite du Conseil supérieur des églises de réveil du Congo (Coserco), dont la délégation a été conduite par son président, Germain Loubota.

Pour sa part, la présidente de l’Association actions novatrices pour la paix et le développement, Inès Nefer Ingani, s’est prononcée pour le changement de la Constitution du 20 janvier 2002, qu’elle estime en inadéquation avec la politique sociale du Congo. Elle s’est notamment appuyée sur le volet de la parité homme-femme : « Dans un monde où l’homme ne peut plus seul subvenir aux besoins de sa famille, le sexisme n’a plus sa place. Il est temps de donner à la femme la place qui lui revient den droit », a notamment déclaré la présidente de l’association qui a appelé à l’avènement d’un régime semi-présidentiel, dans lequel, a-t-elle précisé, le gouvernement est responsable devant le parlement. Inès Nefer Ingani a souligné que le président de la République a été attentif au message de son organisation.

Gankama N'Siah

Légendes et crédits photo : 

Martin Mberi, Photo Adiac<img src="/sites/default/files/martin_mberi_fileminimizer.jpg" width="960" height="637" alt="" />

Notification: 

Non