Marvin Baudry : « Et si un jour le staff fait appel à moi, je viendrai en courant »

Samedi 22 Février 2014 - 15:56

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À la veille d’un déplacement au Poiré-sur-Vie, en match en retard de la vingtième journée de National, Marvin Baudry a évoqué son parcours, son attachement au Congo et la situation de son club, Amiens, qui se bat pour le maintien. Présentation d’un joueur méconnu du grand public congolais

Les Dépêches de Brazzaville : Marvin, tu es congolais par ta mère. Quelles sont tes relations avec ton pays maternel ?
Marvin Baudry : Le Congo est le pays de ma mère, effectivement, et mon pays puisque je possède la double nationalité. J’y suis allé à plusieurs reprises quand j’étais plus jeune, en vacances. Mais depuis que je suis dans le football, c’est plus compliqué en raison du calendrier.

Tu es défenseur central de formation, mais cette saison, tu as déjà joué à trois postes différents (axial, latéral et milieu défensif). Dans quelle position te sens-tu le mieux ?
Les saisons précédentes, en équipes de jeunes ou depuis mes débuts en pro, je jouais surtout dans l’axe. Mais cette année (14 titularisations, 1 but, en 21 journées), le staff a une charnière sur laquelle il compte et a fait appel à moi à plusieurs reprises sur le côté de la défense et au milieu. Donc forcément, j’ai plus de repère dans l’axe, mais je m’adapte aux attentes de l’entraîneur et je fais en sorte de trouver mes marques là où l’on compte sur moi.

Tu as 24 ans. Qu’est-ce qui explique que tu ne t’imposes dans l’équipe que maintenant ?
J’ai rejoint le groupe pro il y a trois ans, lorsque le club était en Ligue 2 (saison 2011-2012) alors que j’étais encore amateur. Je prenais part aux entraînements, mais je n’ai pas joué. En juin 2012, j’ai signé mon premier contrat pro pour trois saisons. En 2012-2013, je pensais avoir plus de temps de jeu, mais entre les suspensions et les blessures, je n’ai joué qu’une dizaine de matchs. Cette saison, je suis plus régulier, je prends moins de cartons et je n’ai pas de pépins physiques.

Quels sont tes points forts et tes points faibles ?
Ce n’est jamais facile de parler de soi-même, mais je dirai que mes points forts sont le jeu aérien et la technique défensive. Pour les points faibles, je ne pense pas avoir de lacunes particulières, en revanche je peux et je dois améliorer tous les secteurs de mon jeu. Je pense avoir une grosse marge de progression et j’y travaille à chaque entrainement.

Le fait de jouer davantage en équipe première, ça donne des idées de sélection nationale ?
En tant que Congolais, bien entendu, je suis les résultats des Diables rouges. Et bien sûr, j’aimerai porter ce maillot. Mais la sélection, c’est le niveau au-dessus, donc je ne prétends à rien. Je sais que cela passe par des bonnes performances en club, donc je continue à travailler. Et si un jour le staff fait appel à moi, je viendrai en courant. Ça sera alors une grande fierté pour moi d’honorer les couleurs du Congo.

Yven Moyo, qui a déjà joué pour la sélection, a rejoint le club en janvier. Il t’a parlé des Diables rouges ?
Oui, on en a parlé dès qu’il a su que j’étais Congolais. Il m’en a dit beaucoup de bien, et forcément ça fait envie. Être international, c’est un privilège, c’est presque une consécration pour un footballeur.

Oscar Ewolo, qui fut souvent capitaine de la sélection, a fait ses débuts au SC Amiens. Ça donne envie de marcher dans ses pas ?
À Amiens, Oscar Ewolo, c’est un nom dont tout le monde est fier. Moi je n’étais pas encore là et je n’ai pas connu cette période, durant laquelle le club avait failli monter en Ligue 1. Quand on voit sa carrière en club et sa longévité en sélection, oui, ça donne envie et ça inspire le respect.

Cette saison est difficile, surtout au plan collectif et plutôt favorable au niveau individuel…
C’est vraiment très dur pour le club. En début de saison, l’objectif du club était de remonter en Ligue 2 et on se retrouve à jouer le maintien. Après sur le plan individuel, je joue plus que l’an passé (8 matchs de National, donc 5 comme titulaire, 1 but). Donc c’est mitigé. Je suis content de jouer davantage, mais les résultats ne me permettent pas de m’en réjouir.

Lorsque l’on analyse les matchs et le parcours du SC Amiens, on se dit qu’il ne manque pas grand-chose. Un peu de réussite, peut-être ?
Franchement, on a un bon groupe, mais c’est vrai qu’il nous manque toujours un petit quelques chose pour que la roue tourne du bon côté. Après, nous ne sommes pas là par hasard non plus, mais nous ne sommes vraiment pas en veine. À nous d’être humbles, de travailler encore plus pour que la roue tourne du bon côté lors des prochains matchs et pour arriver à sauver le club.

Se dire que le Stade de la Licorne (inauguré en 1999 et d’une capacité de 12 000 places) accueillera peut-être des matchs de CFA l’an prochain, ça t’évoque quoi ?
Franchement, c’est rageant. Pour le club et pour la ville, ça serait un énorme gâchis. Et pour nous, les joueurs, ça serait honteux, il ne faut pas se le cacher. Nous en sommes conscients, donc à bous d’assurer la survie du club, sur le terrain. Il reste quatorze matchs. On va s’en sortir, je le sais, on va s’en sortir.

Ça commence dès demain soir (vendredi 21) par ce déplacement au Poiré-sur-Vie, un concurrent direct…
Oui, il faudra faire un résultat. Concurrent direct ou pas, on doit prendre tous nos matchs comme des matchs de coupe. Et les gagner.

La fiche technique
Marvin Baudry, né le 24 janvier 1990 à Reims
1,87 mètre, 85 kilos, droitier
Parcours en clubs : Stade de Reims et FC Metz en équipes de jeunes. À Amiens depuis 2009.
Poste : défenseur central, capable de jouer latéral droit ou milieu défensif

Camille Delourme

Légendes et crédits photo : 

Photo : Marvin Baudry, ici à l'entraînement sous les yeux d'Olivier Echouafni, son entraîneur, serait honoré de porter les couleurs congolaises. (© Adiac)