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Mathias Dzon

Jeudi 30 Juillet 2015 - 13:15

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Né à Ingouélé, près de Gamboma, dans le département des Plateaux, Mathias Dzon est un cadre discret de la Banque des États d’Afrique centrale (Béac),  jusqu’à sa nomination à la tête de la Banque internationale du Congo (Bidc), en 1985, par le chef de l’État, Denis Sassou N’Guesso. Dès lors, le grand public le découvre.

Docteur d’État en sciences économiques, Mathias Dzon crée, en 1991, l’Union patriotique pour le renouveau national (Uprn), son parti politique, en compagnie de ses amis de l’Aec (Association des étudiants congolais), Ganfina, Bouity, Elo Dacy, etc.

Lors de la Conférence nationale souveraine, en 1991,  il est candidat malheureux à la Primature. Il n’a pas fait le poids face aux autres candidats, et surtout, à Milongo, ancien fonctionnaire de la Banque mondiale, élu Premier ministre de la Transition. Aux premières élections de la nouvelle ère démocratique, il est  député de Gamboma. Après son départ de la Bidc, il retrouve la Béac, le 15 mars 1995, en qualité de fondé de pouvoir à l’agence de Pointe-Noire. La guerre éclate en juin 1997.

À la  fin de la guerre, il entre dans le gouvernement de Denis Sassou N’Guesso dont il est l’un des fidèles alliés. Il est propulsé au poste de ministre des Finances, le 2 novembre 1997. Mathias Dzon réussit, tant bien que mal, à remettre à flot un système financier déglingué. Mais le 18 août 2002, il est remercié et quitte le gouvernement. Il  réintègre  alors  l’agence de la  Banque des États de l’Afrique centrale. Lors de la 6ème session du conseil d’administration de la Béac, il est nommé en qualité de directeur national de cette banque, à Brazzaville. C’est un homme du sérail qui connaît bien cette maison.

Depuis sa mise à la retraite, il se consacre entièrement à la politique. De nombreux candidats se bousculent au portillon de l’élection présidentielle de 2009 : Anguios Ganguia Engambé, Bertin Pandi Ngouari, Clément Mierassa, Bonaventure Mizidy-Bavoueza, Guy-Romain Kinfoussia, Denis Sassou N’Guesso, Jean Ebina, Joseph Houdjuila-Miokono, Michel-Marion Madzimba-Ehouango, Joseph Kignoumbi-kia-Mboungou, Jean-François Tchibinda-Kouangou et Antoine Thomas Nicéphore Fylla Saint-Eudes ; Mathias Dzon est  le candidat de l’Alliance nationale pour la démocratie (And), une plateforme des partis de l’opposition, après avoir appelé au boycott de ce scrutin. À l’époque, j’écrivais dans la Semaine Africaine, un article intitulé, 2009, un boulevard pour Sassou Nguesso. En effet, l’opposition au président sortant était anecdotique. La victoire de Denis Sassou N’Guesso ne faisait l’ombre d’aucun doute. Les résultats en font foi : Mathias Dzon est quatrième, derrière le vainqueur, Sassou Nguesso, Kignoumbi et Nicéphore Fylla Saint-Eudes. Le jour de la proclamation des résultats de cette élection, une frange de l’opposition organise une marche de protestation dans les artères de Brazzaville, sans résultat probant.

Depuis sa croisade contre le changement de la Constitution du 20 janvier 2002, Mathias Dzon fait partie de ce qu’il appelle, non sans forfanterie, la « vraie opposition ». « Tous les partis opposants sont à Brazzaville. Sibiti est un bled élevé en pleine forêt », déclarait-il récemment, pendant que le dialogue se tenait dans le chef-lieu du département de la Lékoumou. Des propos qui n’ont pas manqué de déclencher l’ire des sages de Sibiti.

Il ferraille avec l’énergie du désespoir contre le pouvoir en place, depuis qu’il a rejoint l’opposition. Il pourfend, avec un air de componction, toutes les initiatives de discussions citoyennes, Brazzaville, Ewo, Dolisie et, récemment, Sibiti. Jusqu’où ira-t-il dans cette opposition, dont les partitions, jusqu’à saturation,  sont jouées sur les médias étrangers qui ont trouvé, comme on dit, « un bon client ». Peut-on, lorsqu’on vise le pouvoir suprême se satisfaire d’une opposition médiatique ? À l’évidence, non. Il en faut plus, sans doute.

 

MFUMU

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Édition Quotidienne (DB)

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