Mécénat : l’ambassade de France promet de soutenir les Bantous de la capitale

Jeudi 23 Juillet 2020 - 18:15

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Le mythique orchestre "Les Bantous de la capitale" a perdu le dernier de ses co-fondateurs resté jusque-là en vie, Edo Ganga. Témoignant sur cette légende de la musique congolaise, à l’occasion de la cérémonie de son dernier hommage, l’ambassadeur de France au Congo, François Barateau, a promis de continuer à soutenir cet orchestre par le biais  de l’Institut français du Congo (IFC) de Brazzaville.

Depuis plusieurs mois, Les Bantous de la capitale prestent un dimanche sur deux à la cafétéria de l’IFC en alternance avec le bar La Détente. C’est un partenariat qui a été signé pour soutenir cet orchestre à mieux préparer leur soixante-ans d’existence (août 1959- août 2019), et à développer davantage la rumba congolaise. C’est dans ce cadre que l’ambassadeur de France au Congo, François Barateau, a confirmé que Les Bantous de la capitale qui sont des acteurs majeurs de la création de la rumba congolaise et du renouveau de la musique cubaine, continueront à prester à la cafétéria de l’IFC.

En effet, après avoir sitôt pris ses fonctions au Congo, le diplomate français était fasciné par la rumba des Bantous de la capitale et la simplicité du meneur de ce groupe, le patriarche Edo Ganga. « Je suis arrivé ici l’année dernière et mon premier souhait ainsi que de mon épouse, c’était d’aller écouter Les Bantous de la capitale. Dès notre arrivée, on a eu la chance de pouvoir aller écouter Les Bantous de la capitale en présence d’Edo Ganga, à l’IFC. Depuis septembre 2019, tous les quinze jours, nous étions là. Nous avons appris à faire connaissance à Edo Ganga qui nous a charmés. C’est la vie, il est parti, il faut le remercier pour ça », a déclaré l’ambassadeur.

Témoignant toutefois qu’il a toujours aimé la musique congolaise et africaine en général, et qu’il a trouvé que l’homme était simple, humain, très chaleureux. « Je vois que dans Les Bantous il y a toutes les générations, ça c’est très intéressant. Il y a des moins jeunes, des plus jeunes, des gens qui prennent la relève, ça donne beaucoup d’espoir. Cela veut dire que la rumba congolaise va se développer, continuer à vivre. » 

La rumba va se développer

Outre l’ambassadeur de France au Congo qui a témoigné sur Edo Ganga, la délégation de la RDC conduite par le ministre de la Culture et des Arts de la RDC, Jean-Marie Lukundji, a témoigné également sur cette icône. « La disparition d’Edo Ganga est une grande perte pour la rumba congolaise. Mon collègue du Congo Brazzaville et moi, avions inscrit le 26 mars dernier la rumba au patrimoine immatériel de l’humanité. Edo Ganga est parmi les grands pionniers de cette rumba. Malheureusement, il est parti sans qu’on achève son œuvre. Puisque ce n’est que l’année prochaine que cette œuvre sera matérialisée. C’était le dernier de cette génération. C’était un grand »

Pour Jeannot Bombenga, l’un des doyens de la musique en RDC, Edo Ganga était très gentil, accueillant. « C’est indescriptible qu'Edo soit parti. La dernière fois j’étais ici et j’ai chanté avec lui à Bacongo. Et quand je le vois dans un cercueil, ça m’attriste. Je n’ai pas beaucoup à dire. » Bozi Boziana, artiste musicien de la RDC, pense que les deux Congo ont perdu un grand musicien, un grand artiste qui a beaucoup fait sur les deux rives. « Nous avons traversé le fleuve pour venir l’honorer. Que les jeunes suivent son exemple lorsqu’ils veulent composer. »

Quant à Manda Chante, Edo Ganga, c’est quelqu’un qui aimait la paix. Il était rassembleur. Manda Chante souhaite que cet esprit continue. « Que les amis des Bantous soient toujours unis, qu’ils n’aient pas l’esprit de division. Car, la division n’a pas de place… J’invite aussi les Brazzavillois à les soutenir. C’est tout ce que je peux souhaiter pour ce groupe. Que Dieu reçoive son âme. »

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo : Les musiciens de l'orchestre Bantous de la capitale associés aux musiciens venus de la RDC (crédit photo/ ADIAC)

Notification: 

Non