Médias : FFJ déplore la détention d’un journaliste au Nord-Kivu

Jeudi 25 Juillet 2013 - 18:00

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L’ONG regrette que cet acte se soit passé alors que la corporation vient de fêter la journée du 22 juillet qu'on lui  a consacrée sur le plan national

L’Organisation neutre de défense et de la promotion de la liberté des médias Freedom for journalist (FFJ) a exigé la libération immédiate de Willy Kelly Zamundu, un journaliste de la radio « Référence de Komanda », un média émettant à Komanda, en Ituri, en province orientale, arrêté pour diffamation. L’ONG, qui a relevé un abus de pouvoir dans cette affaire, a regretté que les gouvernants cherchent encore à museler et étouffer la presse alors que la corporation venait de fêter, le 22 juillet, la journée nationale qu'on lui a dédiée.

FFJ a noté que Zamundu a été arrêté le 23 juillet pour avoir diffusé une information sur un cas de viol sur mineure attribué à l’administrateur du territoire (AT) d’Irumu, Seguin Urombi. L’ONG a noté, par ailleurs, que la famille de la jeune fille de 13 ans avait introduit une plainte, le 7 juillet, au tribunal de grande instance de Bunia contre l’AT présumé auteur de viol.

Citant des informations qu'on lui a rapportées, FFJ a relevé que le journaliste a été brutalisé par des services de sécurité avant d’être conduit, en soirée, dans les locaux de la police. Alors que l’AT incriminé, qui, à cette date n’est pas sur place, aurait avoué avoir fait arrêter Zamunda pour diffamation. « Il s’agit bel et bien d’abus de pouvoir. Nous exigeons la relaxation du journaliste toutes affaires cessantes. L’infraction de diffamation devra être constatée par la justice et non par une partie en conflit. De toutes les façons, l’administrateur n’a pas démenti l’accusation et n’a pas attaqué la plainte contre lui en justice intenter par la supposée victime. Il a préféré s’attaquer au maillon faible qu’est le journaliste plutôt qu'à la famille de la jeune fille », a souligné le directeur exécutif de FFJ, désiré-Israël Kazadi.

L’occasion a également permis à ce défenseur de la liberté et de la promotion des médias de déplorer le fait que la loi sur la presse en RDC fasse une part belle au fautif même si les faits allégués par le journaliste sont vrais.  "Le juge pénal se fonde plutôt sur la plainte que sur la véracité des faits rapportés par le journaliste", a regretté Désiré Israël Kazadi. Pour lui, l’AT Urombi n’a nullement le droit de se substituer à la justice ni à utiliser la puissance à sa portée pour régler des comptes personnels.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Le directeur exécutif de FFJ, Désiré-Israël Kazadi, devant les caméras © ADIAC