Médias : FFJ échange avec les journalistes amnistiés

Mardi 20 Mai 2014 - 15:45

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Deux des quatre journalistes libérés de prisons de la RDC à la faveur de la loi d’amnistie du mois de février ont été reçus en audience, le week-end, au siège de cette association de défense de la liberté de la presse.

Désiré-Israël Kazadi avec John Mpoyi et Fortunat Kasongo.John Mpoyi et Fortunat Kasongo, respectivement journaliste à la Radio-Télé Autonome du Sud-Kasaï (RTAS), et journaliste à la Radio Lisanga télévision (RLTV), émettant toutes les deux dans la province du Kasaï Oriental, ont été le 16 mai les hôtes du directeur de FFJ, Désiré-Israël Kazadi, entouré de tout le staff de l’organisation.

Lors des échanges, les deux professionnels des médias ont déclaré être venus remercier officiellement l’association pour son appui judiciaire tout au long de leur détention depuis août 2012 à leur libération le 30 avril dernier. Les deux journalistes, désormais libres, ont en outre rappelé que le soutien de FFJ s’est maintes fois manifesté lors des visites régulières à la prison militaire de Ndolo où ils étaient en détention et le nombre d’avocats mobilisés à leur cause. « Nous sommes plus que flattés et reconnaissants pour le soutien de FFJ et de ses membres. C’est une marque de gratitude que de venir remercier de vive voix une organisation dont l’appui aux journalistes n’est plus à démontrer. L’organisation ne cessait de rappeler au gouvernement que la loi d’amnistie devrait aussi profiter aux journalistes privés de liberté que nous étions », a déclaré, au sortir de l’audience, Fortunat Kasongo, avec sourire. Au lendemain de notre arrestation et de notre transfert de Mbujimayi à Kinshasa, a-t-il poursuivi, FFJ tirait la sonnette d’alarme pour demander que nous soyons déférés devant notre juge naturel à défaut de nous libérer. Un tel soutien avec tous les risques valait bien que nous adressions nos remerciements à cette organisation.

Le directeur de FFJ, peu bavard, a sobrement porté à la connaissance de ses interlocuteurs que l’appui apporté aux journalistes mis dans l’impossibilité d’exercer leur métier rentre dans la mission principale de l’organisation. « FFJ avait ce devoir-là de vous accompagner dans le calvaire que vous enduriez. Au-delà du fait que nous ne voulions pas entrer dans le fond du dossier. Nous n’avions jamais cessé, un seul instant, de demander au chef de l’État de vous accorder sa grâce. Mais la possibilité de l’amnistie s’est présentée. FFJ et l’ensemble de ses correspondants remercient les autorités du pays, particulièrement le chef de l’État pour avoir, enfin, fait bénéficier de la liberté à tous les journalistes en détention », a, pour sa part, souligné Désiré-Israël Kazadi.

Le directeur de FFJ a, à cette occasion, remis quelques exemplaires du livre du Code d’éthique et de déontologie du journaliste à ses deux interlocuteurs. Les deux professionnels des médias, rappelle-t-on, ont été détenus à la prison militaire de Ndolo de Kinshasa, où ils ont été transférés, le 27 avril 2013, après huit mois de détention dans les cachots de l’Agence nationale des renseignements (ANR/Kinshasa) et de l’Auditorat militaire supérieur de Kinshasa-Gombe. Le parquet militaire les avait poursuivis pour « participation à un mouvement insurrectionnel », à cause de leurs relations supposées avec Roger Lumbala, un député déchu qui a rejoint l’ex- rébellion du M23.

Le parquet soupçonnait également Mpoyi et Kasongo d’avoir été en contact avec le colonel John Tshibangu, ex-commandant de la région militaire du Kasaï Occidental, ayant fait défection en août 2012 après avoir créé un mouvement rebelle dénommé : Mouvement pour la revendication de la vérité des urnes. Fortunat Kasongo et John Mpoyi ont été successivement arrêtés, les 14 et 20 août 2012, puis transférés à Kinshasa, le 26 août 2012.

Il y a également, dans le nombre de professionnels des médias libérés, Verdict Mituntwa, journaliste au périodique Le Pari, paraissant à Kinshasa. Ce dernier avait, au sortir de la prison, remercié FFJ pour son implication à sa libération. Il est libéré après près de deux ans passés en détention à la prison centrale de Makala.  Il a été arrêté à Kinshasa pour sa collaboration supposée avec Diomi Ndongala, opposant politique et président de Démocratie chrétienne, incarcéré à la prison centrale de Kinshasa dans l’affaire « Impérium ». La libération de trois journalistes était précédée par celle de Patrick Palata, qui avait été condamné à vingt ans de prison ferme. Celui-ci, libre depuis le 21 avril a aussi attribué sa libération notamment au soutien judiciaire de FFJ.

 

 

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Désiré-Israël Kazadi avec John Mpoyi et Fortunat Kasongo