Médias : FFJ présage un quinquennat sombre pour les journalistes sous Félix Tshisekedi

Vendredi 12 Avril 2019 - 17:01

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L’organisation de défense de la liberté de la presse et du droit à l’information note qu’à ce jour, les journalistes font quotidiennement face à la police nationale dont certains éléments, au service des particuliers, les répriment, sans ménagement alors qu’ils manifestent pacifiquement leur mécontentement.

Freedom for journalist (FFJ) motive ses appréhensions en prenant l’exemple des journalistes de Télé 50, un média proche de l’ancien régime de Kinshasa et émettant dans la capitale, qui ont été dispersés à balles réelles par la police. Certains d’entre eux, fait remarquer cette organisation, ont été interpellés alors qu’ils réclamaient le payement des arriérés de leur salaire d’environ douze mois. « Mercredi 10 avril 2019, la police a brutalisé les mêmes journalistes réunis devant les bureaux de l’organe de presse où ils manifestaient pacifiquement au centre-ville de Kinshasa, en réclamant le départ du directeur général de ce média, Jean-Marie Kasamba, qu’ils ont accusé d’organiser son insolvabilité », a indiqué l'ONG, affirmant que ces journalistes brutalisés ont été embarqués dans des véhicules vers l’Inspection urbaine de la police où ils ont été gardés à vue.

Citant des informations qui lui ont été rapportées, FFJ a souligné que Jean-Marie Kasamba avait promis de verser des salaires à son personnel au lendemain de la première action de contestation mais il n’a jamais honoré cet engagement. Cependant, les journalistes  frondeurs auraient vu leurs tranches supprimées de la grille des programmes en signe des représailles. FFJ a déploré l'interpellation de Candide Kulab, journaliste animatrice d’une tranche sportive à Télé 50 et mère des jumeaux nés à peine.

L'organisation a fait savoir, par ailleurs, qu’un autre journaliste, Tharcisse Zongia, directeur de Le Grognon, croupit en prison. Il est poursuivi pour « diffamation » sur la plainte du secrétaire général au ministère des Sports, Barthelemy Okito, qui n’a jamais démenti les allégations publiées dans le journal. « Les politiquement puissants se servent de l’infraction de diffamation pour réduire les médias et ceux qui les animent au silence », a écrit FFJ dans son communiqué du 12 avril.

Cette ONG attend que le président de la République lance un signal fort en direction de la presse, « une profession prise en otage par une législation liberticide qui fait droit aux prédateurs de la chose publique ». Elle a conclu: « Le président Tshisekedi avait déclaré à Washington qu’il va combattre des pratiques liberticides, nous pensons qu’il a intérêt à le démontrer puisque la loi qui règlemente la presse renferme des stipulations liberticides qui régressent et avilissent l’exercice d’informer. La presse est, et demeure, un chien de garde pour la société, lui priver l’information, c’est isoler la population de la gestion de la chose commune ».

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Une marche des journalistes de Kinshasa

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