Médias : la création d’un institut de spécialisation des journalistes se précise

Samedi 12 Juillet 2014 - 17:00

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Le ministre de la Communication, Bienvenu Okiémy, a expliqué, le 11 juillet à Brazzaville, la nécessité de créer au Congo, un institut pour la spécialisation des journalistes afin d’être en phase avec les nouvelles exigences professionnelles du 21ème siècle

Cette initiative du gouvernement, qui date depuis plusieurs années, a encore été rendue claire à la faveur d’un séminaire organisé en faveur des professionnels des médias par l’Unesco en partenariat avec le ministère de la Communication. L’argument du ministre a plus été centré sur la manière d’exercer le journalisme qui ne donne pas satisfaction. « Des compétences spéciales, des compétences particulières toujours aux prises avec les évolutions du monde. Par exemple en ce qui concerne un journaliste économique, la compréhension des mécanismes économiques pour donner au public une compréhension limpide d’indicateurs économiques. C’est sur la base des référents contextuels qu’il importe repenser, l’avenir de la formation et de la spécialisation des professionnels des médias de demain » a souligné Bienvenu Okiémy.

Le ministre a également soutenu que le métier de journaliste nécessite des recyclages se rapportant aux droits, aux obligations, à la responsabilité sociale et à la technique journalistique, en évolution croissante, à la sacralisation des principes éthiques, déontologiques, technologiques et à l’appréhension des connaissances numériques. « Nos sociétés démocratiques ont la particularité d’être des sociétés dans lesquelles la gestion de l’espace public est voué au débat critique et la presse est l’un des vecteurs. Ainsi donc, le journalisme est un appel quotidien à servir la collectivité, briser le silence et éclairer l’opinion. Vous êtes les défenseurs héroïques et les chercheurs de la vérité. Cette mission vous astreint de la sorte à une obligation de formation, de spécialisation afin de mieux informer notre population » a-t-il poursuivi.

Invitée à cette tribune pour donner le point de vue de l’institution onusienne au sujet de la création d’un institut de spécialisation des journalistes, la représentante de l’Unesco au Congo, Ana Elisa De Santana Alphonso, a plaidé « Pour remédier qualitativement et quantitativement aux carences des compétences dans le secteur des médias, la réorganisation des modes d’organisation, de production et de diffusion des médias ainsi que l’atteinte des nouvelles compétences d’émergences professionnelles. Ainsi pour être en phase avec cette évolution, l’on ne saurait, en toute  objectivité, continuer à former les professionnels des médias avec les mêmes approches que celles datant parfois de la période des indépendances».

C’est ainsi que les débats entre formateurs et les professionnels des médias ont été focalisés sur les thématiques du genre : redéfinition et émergence des professions, formation et infrastructures de formation, journalisme et spécialisation, genre et média et enfin, sur le journalisme et culture avec un accent particulier sur l’enseignement de l’histoire générale de l’Afrique. Les responsables d’organes de presse ont avoué que le journalisme congolais manqe de spécialistes reconnaissant cependant que dans les différentes rédactions, certains journalistes enrichissent leur expérience dans un domaine particulier même si cela ne leur confère pas le statut de spécialiste.

Rappelons qu’en 2009, lors du colloque sur l’avenir du journalisme au Congo, les participants avaient identifié plusieurs facteurs dont le manque de formation de qualité et surtout de spécialisation pour justifier et expliquer les nombreuses insuffisances observées dans le secteur des médias. Le colloque estimait également que les offres de formation des principales structures de formation, parmi lesquelles le département des sciences et techniques de la communication (STC) de l’université Marien Ngouabi sont incomplètes car basées sur les vielles connaissances théoriques.

Fortuné Ibara