Médias : le constat d'un moindre professionnalisme des journalistes congolais

Jeudi 3 Juillet 2014 - 19:25

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À la faveur de la rencontre organisée le 3 juillet à Brazzaville par le Réseau panafricain des journalistes (RPJ) sur le thème « Regards croisés des professionnels des médias », les participants ont fait un certain nombre de constats et formulé des recommandations à l’endroit du ministère de la Communication et du Conseil supérieur de la liberté de communication (CSLC)

Relevant un recul du professionnalisme au niveau des médias publics et privés congolais, le RPJ recommande le recyclage des professionnels de l’information et de la communication, à travers des séminaires et ateliers qui seront placés sous le patronage du ministère et du CSLC.

Au niveau de la télévision et de la radio publiques, le RPJ recommande un encadrement efficace des journalistes en interne avant de les programmer à l’antenne. Les participants à cette rencontre suggèrent également que la mesure suspendant les anciens journalistes de présenter les journaux télévisés, soit levée. Ils ont plaidé pour le renforcement du rôle du RPJ qui doit être un organe d’encadrement et de formation des journalistes. Dans le même ordre d’idées, les participants ont plaidé pour que l’État aide financièrement les médias afin que les conditions de travail des journalistes s'améliorent.

Ces recommandations ont été motivées par une série de constats formulés lors des communications et des échanges. Ainsi, plusieurs conférenciers ont pointé du doigt la disparition progressive de plusieurs journaux publics et privés. L’euphorie de la presse, née de la conférence nationale de 1991, a considérable diminué, déplorent-ils.

De même que l’audience de la télévision et de la radio publiques est profondément entamée par la mauvaise prestation des journalistes. Certains intervenants ont indiqué que les médias privilégiaient davantage les sujets politiques au détriment des autres secteurs de la vie de la société.

Avant que ne soient formulées ces recommandations, les participants ont suivi des communications faites par le directeur des rédactions du quotidien des Dépêches de Brazzaville, Émile Gankama, le directeur de Congo Site, Jean Claude Nkou, l’ancien journaliste des sports, Jean Pierre Edami et le conseiller technique du président de la République et journaliste, Joseph Bitala Bitemo.

Le premier conférencier, Émile Gankama, s’est interrogé sur les principales raisons ayant conduit à la disparition de nombreux titres créés après la conférence nationale de 1991. Il a épinglé deux faits essentiels, selon lui, à savoir : l’environnement juridique et économique. Sur le plan juridique, a-t-il dit, la loi congolaise accorde des garanties considérables de l’éclosion de la pluralité d’opinions et de la liberté de la presse. Cependant, a-t-il ajouté, les responsables des journaux ne prennent pas la peine de les organiser comme de véritables entreprises en ce qui concerne la structuration admise en la matière. À cela, il faut ajouter, a-t-il précisé, le fait que la plupart de ces journaux sont tenus par des non professionnels qui ignorent parfois quelques-unes des exigences du métier de journaliste.

Pour sa part, Jean Claude Nkou a invité les professionnels de l’information et de la communication du Congo à se servir des technologies de l’information et de la communication dans l’exercice de leur métier au risque d’être en déphasage avec les contraintes de la modernité qu’impose l’âge de l’électronique. Il a édifié le public sur l’importance des réseaux sociaux et de l’Internet comme outils du journalisme moderne. Jean Pierre Edami a, pour sa part, donné des conseils pratiques aux journalistes sportifs pour leur permettre de réaliser de bons reportages, à partir d’une fiche de presse bien tenue sur laquelle le reporter note les indications nécessaires et indispensables.

De son côté, Joseph Bitala Bitemo a partagé son expérience d’ancien présentateur des journaux télévisés avec les participants. Il a indiqué qu’un journaliste doit tenir compte, dans la préparation du journal télévisé, de la hiérarchisation des nouvelles, du temps et de la longueur des éléments. Il doit avoir, a-t-il ajouté, une belle diction, la maîtrise de la langue française et de la culture générale.

   

 

Roger Ngombé

Légendes et crédits photo : 

Un auditoire composé de journalistes.