Médias : le directeur général de la RTNC accusé de violer impunément les droits des travailleurs

Mardi 7 Mai 2019 - 16:45

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La radiotélévision nationale aurait mis à la porte, sans aucune compensation, plus de trois cents journalistes, selon l’Association africaine de défense des droits de l’homme (Asadho).

L'Asadho, dans un communiqué du 7 mai, se dit très préoccupée par les atteintes aux droits fondamentaux reconnus aux particuliers par le directeur général de la Radiodiffusion et télévision nationale congolaise (RTNC), Ernest Kabila Ilunga.

Cette ONG de défense des droits de l’homme relève que depuis plusieurs années, la RTNC utilise l’expertise de plusieurs Congolaises et Congolais sous le format de stage pratique de deux ou trois mois non renouvelables, sans contrepartie conséquente, en violation de la Constitution et des lois de la République. Citant les documents en sa possession, l’Asadho affirme que la RTNC a renouvelé plusieurs fois ce stage pratique pour plus de trois cents journalistes, sur une période allant d’un an à dix ans, en profitant ainsi gratuitement des services (journal, émissions, documentaires, reportages…) réalisés par ces derniers.

Mis à la porte sans aucune compensation

 Après avoir abusé et profité de ses victimes, Ernest Kabila Ilunga a mis ces « stagiaires » à la porte sans aucune compensation, poursuit cette association. Elle regrette que le directeur général de la RTNC refuse tout dialogue avec ces journalistes laissés-pour-compte. « L’attitude de M. Ernest Kabila Ilunga de refuser tout dialogue avec ces journalistes donne l’impression qu’il se considère au-dessus des lois de la République, en violation de la Constitution qui établit l’égalité de tous devant la loi », fait remarquer l’Asadho, qui condamne cette pratique récurrente au sein de  la RTNC et qui consacrerait l’exploitation des Congolais par d’autres Congolais.

Pour cette association, le directeur général viole les droits fondamentaux des compatriotes au vu de toutes les autorités publiques, sans qu'aucune d’elles n’agisse pour le contraindre au respect des droits fondamentaux reconnus aux particuliers. Aussi exhorte-t-elle le président de la République à intervenir en faveur de ces journalistes, au regard de son engagement à respecter et faire respecter les droits de l’homme. L’Asadho voudrait également que ce directeur général soit suspendu de ses fonctions pour atteinte aux droits fondamentaux.

En outre, le ministre chargé des Médias est appelé à prendre des mesures urgentes pour que ces journalistes reprennent leur travail ou qu’ils soient dédommagés pour toutes les années de travail passées au sein de la RTNC. L'Asadho prie Ernest Ilunga de s’abstenir de toute menace ou intimidation à l’égard de ces derniers qui ne font que défendre leurs droits fondamentaux.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

La tour administrative de la RTNC

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