Médias : les Africains apprennent peu sur leur continent par les médias nationaux, selon un rapport

Samedi 11 Août 2018 - 18:10

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Intitulée « Reporting Africa » (couverture médiatique de l’Afrique), l'étude publiée à Nairobi, au Kenya, souligne que la plupart des informations sur l’Afrique proviennent de sources extérieures au continent.

 

Dans le rapport de l’Initiative des médias d’Afrique (Ami), les médias africains proposent par exemple très peu de reportages transfrontaliers, ce qui a une connaissance limitée du continent par les Africains. L'Ami vise à renforcer les médias privés et indépendants du continent, en promouvant la gouvernance démocratique, le développement social et la croissance économique. Ce qu'on a finalement  appelé « le discours sur l’Afrique ». Or il n'en est pas un.
Cette étude cherche à comprendre les thèmes dominants de l’actualité et s’il y a des dialogues convaincants qui font l’objet de reportages et qui peuvent collectivement définir le discours sur l’Afrique. Elle s’est appuyée sur des données empiriques glanées à partir des reportages publiés dans toute la région et des réponses fournies, par les rédacteurs en chef, à une série de questions posées par l'Ami. 
L'objectif du rapport étant d'"approfondir la compréhension globale des éléments qui sous-tendent la couverture médiatique à l’intérieur et au-delà des frontières nationales, mais aussi à éclairer les choix éditoriaux et à façonner les perceptions locales et régionales du continent".
L'étude met en évidence les faibles investissements dans les médias et les "capacités professionnelles limitées" dans de nombreux pays, qui ont entraîné une dépendance aux sources d'information étrangères, limitant du coup l'intérêt des journaux africains pour les sujets enrichissants de l'agenda africain.
"Si nous voulons réinventer l’image de l’Afrique et changer le récit, nous devrons trouver des moyens novateurs pour augmenter considérablement les investissements dans les médias et utiliser la technologie pour alimenter le contenu des médias au-delà des frontières en Afrique", pense Eric Chinje, l'un des co-auteurs du rapport.   
Il cite en exemple, une réunion importante des chefs d’État et de gouvernement qui a eu lieu au cours de la période de l’étude. Mais, aucun des points à l’ordre du jour de la réunion n’a été couvert à l’échelle du continent ou dans un groupe significatif de pays. "En fait, les médias n’ont pas su être une source fiable d’informations ou de connaissances sur l’Union africaine et l’Institution panafricaine qui a accueilli l’événement", explique-t-il.
Les réseaux sociaux sont cités dans la redéfinition du rôle et  la portée des médias dans la société. Ils comblent des lacunes, dans les secteurs d’information laissées par les médias traditionnels en proie à un déficit de capacités et de ressources », selon le rapport de l’Ami.

 

Noël Ndong

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