Médias : un journaliste arrêté au Kasaï oriental

Mardi 6 Août 2013 - 19:00

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Le chevalier de la plume et du micro a été transféré dans les locaux des services de renseignements de Mbuji-Mayi, après quarante-huit heures passées dans un cachot du village de Miabi.

L’organisation de défense et de promotion de la liberté des médias Freedom for journalist (FFJ) a vigoureusement protesté contre l’arrestation arbitraire doublée d’une détention illégale de Célestin Dilenge, journaliste à la Radio Mayi, une station communautaire émettant à Boya, cité située à quarante cinq kilomètres au sud-ouest de Mbuji-mayi, au Kasaï oriental. Cette ONG, dans son communiqué du 6 août, a exigé sa libération immédiate et sans condition.

L’ONG, citant son correspondant local, a noté que Célestin Dilenge a été transféré le 5 août dans les locaux de l’Agence nationale des renseignements/ville de Mbuji-Mayi. Alors qu’il avait été arrêté le 3 août par des policiers sur ordre d’un capitaine de la Police nationale congolaise, Bologne, et acheminé à Miabi, une cité localisée à environ quinze kilomètres de Boya.

À en croire FFJ, il est reproché à ce journaliste d’avoir diffusé une information sur le trafic d’enfants impliquant le capitaine Bologne. Ce dernier, joint par l’ONG, aurait reconnu avoir fait arrêter le journaliste et l’avoir fait transférer à Boya. « Je vous demande de vous référer à ma hiérarchie. Lorsqu’un journaliste ne respecte pas la déontologie, vous voulez qu’on fasse quoi ? », aurait déclaré l’officier à FFJ.

Le directeur exécutif de cette ONG, Désiré Israël Kazadi, joint au téléphone, a profité de cette occasion pour expliquer le combat de FFJ pour l’adoption de la loi sur la dépénalisation des délits de presse. Cet activiste de la défense et de la promotion de la liberté des médias a regretté qu’en RDC, les journalistes continuent à être arrêtés même si les faits rapportés sont avérés. « Sans nous substituer aux juges, nous avons constaté que dans la plupart de cas, les journalistes arrêtés ont correctement fait leur travail dans le respect des règles qui régissent la profession et leurs dénonciations ont permis à la Nation d’éviter certains abus », a-t-il noté. Pour lui, il est impérieux de voter cette loi en vue de permettre aux professionnels des médias de faire leur travail en toute liberté et d’empêcher certains abus de pouvoir dans le chef des personnes revêtues du pouvoir public, qui usent de leur position pour mater la presse et porter atteinte à la liberté d’informer et d’être informé.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Une marche des professionnels des médias à Kinshasa/Photo Tiers