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Médias/Disparition. Nous avons perdu Nancy

Mardi 15 Novembre 2016 - 14:00

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Oui, nous tous : sa famille biologique, dont elle était la première fille, aujourd’hui éplorée et inconsolable. Auprès d’elle, ce mardi 15 novembre, l’émotion était vive, parce que jusqu’à hier 20 heures, au moment où l’irréparable s’est produit au Centre hospitalier universitaire de Brazzaville, elle ne s’attendait pas au pire.

Oui, nous avons perdu Nancy. Nous tous ! Nous, la maison ADIAC-Les Dépêches de Brazzaville, pour laquelle Nancy France Loutoumba Kama Nouhou, chef du Service Economie s’était tant dévouée, manquons de mots pour cette collègue de conviction.

Aussitôt était-elle engagée comme stagiaire au sein de notre rédaction de Brazzaville, dans le moment précis où nous lancions le quotidien, un certain 21 mai 2007, Nancy prenait le pouvoir en quelque sorte. Il ne fallait pas, en effet, longtemps pour qu’elle devienne la première jeune femme responsable du service qu’elle a dirigé avec brio des années durant.

Nancy, c’était le modèle de journaliste qui connaissait les outils du métier, parmi lesquels, évidemment, le carnet d’adresse. Le sien était bien rempli, qu’il la mettait à l’abri de désagréments fréquents dans les rédactions lorsqu’il est question d’authentifier une information auprès d’une source fiable : « S’il te plaît, Nancy, aurais-tu les coordonnées téléphoniques de ? … », elle esquissait un sourire, baissait le regard sur son calepin et vous le communiquait, vous délivrait si on peut dire.

De l’énergie toujours, elle en gardait pour courir les places à la recherche de l’information, se distinguait dans les nombreux reportages aux quatre coins du Congo. Jusqu’au jour où elle se rendit compte du mal qui la rongeait en silence, un cancer. Le corps humain est ce qu’il est, résilient même à dépérir.

« Je ne vais pas bien », nous confiait-elle sans pour autant s’avouer vaincue. Parce que Nancy avait la foi en ce qu’elle faisait, en ce qu’elle était. Elle continuait, malgré tout, de donner le meilleur d’elle-même, puis, de fil en aiguille a demandé un congé pour se soigner. Cela a duré bien un moment, un grand moment, qui s’est arrêté lundi 14 novembre. Elle avait 34 ans.

Oui, nous avons perdu Nancy ! Nous, la grande famille de la presse et des médias. Et elle nous manquera, parce qu’elle était, par-delà son métier, quelqu’un de très aimable. Première fille d’un architecte accompli, Papa Dan, qui a tout notre soutien dans cette épreuve difficile, Nancy doit lui avoir emprunté son sens élevé du Vivre Ensemble.

Nous sommes en pleurs !

La Rédaction

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Édition Quotidienne (DB)

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