Meeting au Camp Luka. Martin Fayulu : « Quoi qu’ils fassent, la vérité des urnes va être révélée »

Lundi 5 Août 2019 - 19:00

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Devant une foule de ses partisans en liesse le dimanche 4 août au Camp Luka, Martin Fayulu, rentré de Lubumbashi où il a pris part à une réunion du présidium de Lamuka, est revenu sur son sempiternel crédo de vérité des urnes.

Dans cette bourgade de Kinshasa majoritairement habitée par les ressortissants de l’ouest du pays, le challenger de Félix Tshisekedi à la présidentielle de décembre 2018 est parmi les siens. C’est l’un de ses principaux fiefs électoraux. Ses meetings dans ce coin perdu de Kinshasa drainent généralement du monde. La tradition a été, une nouvelle fois, respectée. L’homme continue de revendiquer sa victoire à la dernière présidentielle et refuse de croire que le sujet est devenu anachronique. Il est venu dire à ses militants qu’il n’abandonnera pas le combat de la vérité des urnes. Martin Fayulu espère qu’un jour justice lui sera rendu.  « Quoi qu’ils fassent, la vérité des urnes va être révélée », a-t-il martelé. « Ceux qui sont dans les institutions ne sont pas ceux qui ont été élus par le peuple congolais », a-t-il ajouté, s’insurgeant au passage sur le rôle peu orthodoxe joué par la Céni dont le président aurait, d’après lui, « envoyé des gens pour détruire les résultats qui se trouvaient dans les machines positionnées dans les antennes provinciales ». Et d’enchaîner avec emphase : « Ces résultats doivent sortir même après des années. Ces données ne doivent pas être altérées. Ce sont des archives».

Parlant de la gestion de Félix Tshisekedi, plus de six mois après son investiture en tant que chef de l’État, Martin Fayulu a déploré la corruption qui gangrène le nouveau pouvoir avec, à la clé, l’enrichissement illicite de nouveaux dignitaires. Pour lui, le changement tant attendu tarde à venir et tout porte à croire qu’on est dans la continuité de la « kabilie ». Et d’accuser l’ancien président Joseph Kabila d’utiliser la corruption pour maintenir son système, même après les élections. « À la Céni, à la Cour constitutionnelle, ils ont mis l’argent en avant-plan. Kabila a pris leur mesure. Il s’est dit que je veux les avoir avec la corruption. C’est ce qui fait que les choses se passent comme elles se passent », a-t-il dit.

Poursuivant son réquisitoire contre le nouveau pouvoir, il assène : « Étienne Tshisekedi avait dit le peuple d'abord mais aujourd'hui c'est devenu l'argent d'abord. La corruption continue de battre son plein dans le pays. Quand tu prends la personne qui a fait entrer la corruption au pays, tu négocies avec lui, est-ce que tu vas combattre la corruption ? » s’est-il interrogé. Sur l’avenir de Lamuka qu’il codirige avec Jean-Pierre Bemba, Moise Katumbi et Adolphe Muzito, l’orateur n’a pipé mot. Ce qui a laissé un arrière-goût amer dans le chef de ses partisans sous informés sur le futur immédiat de ce regroupement politique. Évoquant l’épidémie à virus ébola, l’opposant a appelé à « soutenir » et « accompagner » le Dr Jean-Jacques Muyembe placé à la tête du comité multisectoriel de lutte contre cette maladie pour son expertise et sa longue expérience en la matière.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Martin Fayulu lors d'un meeting

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